Résultats 2018 : Forte hausse du résultat net pour Covéa
INFOGRAPHIES - Covéa annonce une hausse de son chiffre d'affaires pour l'exercice 2018 tout comme son résultat net qui s'approche du milliard d'euros. Le groupe qui coiffe les marques Maaf, MMA et GMF enregistre toutefois une dégradation de son ratio combiné.
Avec un taux de primes acquises à 16,9Mds d'euros, Covéa enregistre un chiffre d'affaires 2018 en progression de 3,6% sur un an. L'activité du groupe est largement tirée par la France (14,9Mds d'euros de CA, en hausse 2,2%), mais également par l'international dont le chiffre d'affaires progresse de 15,4% sur un an à 2Mds d'euros (+11,4% en Angleterre et +22% en Italie).
Dans le détail, les assurances de biens et de responsabilité du groupe (61% de l'activité) sont en progression de 3,6% en France à 9,3Mds, dont 5,7Mds d'euros sur le particulier (3,8Mds d'euros en auto pour 10,7 millions de véhicules assurés et 1,9Md d'euros en risques privés). Le segment professionnels et entreprises représente de son côté 3,1Mds d'euros de chiffre d'affaires (+8,5%).
Du côté des assurances de personnes, Covéa voit son CA 2018 santé / prévoyance en hausse de 6,6% à 2,2Mds d'euros, mais avec une baisse de 4% de sa collecte brute en euros à 3,4Mds d'euros (contre 3,5Mds d'euros en 2017). « Nous continuerons à défendre 'bec et ongles' nos positions de leader sur le marché, notamment face à la bancassurance, sans tomber dans une guerre tarifaire mortifère », a commenté Maud Petit, directrice générale Finances du groupe.
Forte sinistralité
Si le groupe dégage sur l'exercice passé une résultat net en forte progression (+15%) à 940M d'euros, « dans la fourchette haute des objectifs du groupe », le ratio combiné de Covéa s'est dégradé sur l'année, passant de 96,8% en 2017 à 98% en 2018. « L'exercice a été marqué par de nombreux sinistres climatiques avec plus de 180.000 dossiers ouverts en France. Il s'agit de l'année la plus sinistrée depuis 10 ans pour le groupe avec un coût de près 400M d'euros », précise Joaquim Pinheiro, directeur général relation client de Covéa. Par ailleurs, les fonds propres du groupe s'élèvent désormais à 15,2Mds d'euros (contre 14,3Mds d'euros) pour une marge de solvabilité qui atteint fin 2018 384% (contre 372% l'an dernier).
Le groupe qui s'appuie sur son plan stratégique « Cové@venir 2021 », indique notamment se concentrer sur le développement des marchés et segments à valeur ajoutée. « Cela veut dire que nous souhaitons accélérer sur la santé/prévoyance ou la protection juridique. Nous voulons également renforcer notre accompagnement aux ETI et clients professionnels ainsi qu'aux personnes tout juste retraitées », indique pour sa part Paul Esmein, directeur général offre et service client du groupe.
Réassurance et international
Questionné sur ses intentions de monter ou non au capital de Scor (dont il est par ailleurs actionnaire à hauteur de 8,2%) au terme du « standstill agreement » qui le liait avec le réassureur jusqu'à début avril dernier, Thierry Francq, le directeur de cabinet de Thierry Derez, PDG du groupe a déclaré : « Notre dernière communication indiquait que Scor ne faisait plus partie de nos options stratégiques. Cette position reste donc d'actualité ».
Toutefois, le groupe indique garder un vif intérêt pour la réassurance « qui s'explique par l'évolution de la matière assurable », indique Thierry Derez. « A l'image des modifications qui sont intervenues autour de l'automobile (voitures autonomes, évolutions de la propriété des véhicules), nous pensons que des changements autour de la domotique vont permettre aux opérateurs de fluides (gaz, eau, électricité) grâce à des capteurs, de prévenir en amont les assurés de futurs sinistres. En tant qu'assureur, notre activité en sera modifiée, sans parler du risque cyber ou des catastrophes climatiques », poursuit-il.
Et le PDG du groupe d'enchérir, « la réassurance est une démarche pour préparer l'avenir et permettre de laisser le risque de fréquence aux assureurs primaires pour se diriger vers le risque d'intensité. Nous voulons aujourd'hui passer d'un modèle mono-réacteur à bi-réacteur et la réassurance offre ce charme à nos yeux d'être directement internationale. Pour ce faire, la croissance externe semble la piste la plus vraisemblable, car se développer sur la réassurance en compte propre prendrait des décennies sans garantie de réussite », conclut-il.
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