Retraite : Caravel Pension s’intéresse au PEPP
La startup Caravel Pension se penche sur le sujet du PEPP, le nouveau produit d'épargne retraite pan-européen. La jeune pousse considère le support comme une « opportunité » et envisage de tenter sa chance.
Alors que le cadre fiscal au niveau national reste encore à définir, le PEPP (Pan-European Personal Pension Product) pourrait se présenter comme une opportunité pour les assurtech françaises. « Les acteurs de la fintech et les compagnies ayant un taux d’immigration important sont les opérateurs les plus intéressés par le PEPP aujourd’hui, considère Christian Lemaire, membre du board du fonds de pension pan-européen d’Amundi et fondateur de New Strategy and Vision, lors d’une conférence organisée par Galea. Aujourd’hui, il y a une guerre des talents et une vraie problématique de pouvoir d’achat. Les employeurs cherchent des bénéfices à offrir à leurs talents pour les garder au sein de l’entreprise ».
Argument de négociation pour les uns et opportunité pour les autres, le nouveau produit d’épargne retraite pan-européen à titillé la curiosité de Caravel Pension, une startup française focalisée sur la retraite individuelle. « En interne, ce label est vu comme une opportunité. D’une part, parce qu’il vient encadrer les frais d’un marché qui en France est très hétérogène, mais aussi parce que nous visons une population mobile et donc nous avons vocation à accompagner toutes les étapes de vie de nos clients dont notamment l’expatriation dans un pays européen », explique Olivier Rull, co-fondateur et CEO de Caravel Pension.
L’une des caractéristiques les plus discutées reste le plafond tarifaire défini à 1% par le Parlement européen. « La tarification inclut le devoir de conseil. Certains acteurs pensent que leur conseil n’est pas couvert par ce niveau de frais, contrairement aux entreprises de technologies financières qui pensent pouvoir s’aligner », précise Francesco Briganti, secrétaire général de l'association Cross Border Benefits Alliance Europe et membre de l’OPSG de l’Eiopa (Occupational Pensions Stakeholder Group).
Pour Caravel Pension, cette limite n’est pas un frein à la distribution du produit. « Les frais ne sont pas un problème. Pour les acteurs plus importants, je pense que la création d’un FRPS leur permettra de proposer des offres plus flexibles et une souplesse supplémentaire dans leur gestion. En attendant de notre côté, nous souhaitons pouvoir proposer un PER sous forme de PEPP très prochainement », annonce Olivier Rull.
Les discussions restent ouvertes
Afin d’éviter des comportements discriminatoires entre les produits d’épargne retraite nationaux et le PEPP, les discussions restent ouvertes. « L'Eiopa pourrait revoir le plafond de frais dans les deux ans à venir », rassure Francesco Briganti.
De son côté, Christian Lemaire alerte sur le devoir de conseil et l'utilisation du digital pour des placements de long terme. « Les robots advisors permettent d’optimiser une allocation existante à un moment précis. Beaucoup d’acteurs en ligne s’en servent comme un outil de souscription pour les placements de long terme. Néanmoins, il y a un vrai challenge qui se présente devant eux pour ce type de produit », précise le membre du board du fonds de pension pan-européen d’Amundi.
Le PEPP devrait faire l'object de discussions à Bercy au courant de l'année 2022, pour notamment aborder le sujet de son cadre fiscal.À voir aussi
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