Retraite supplémentaire : Bras de fer entre les assureurs et Bercy
Alors que les assureurs défendent bec et ongles les solutions de sortie en rente, le ministère de l’économie et des finances s’achemine vers une réforme de la retraite supplémentaire qui privilégie une sortie en capital.
Assureurs, groupes de protection sociale et mutuelles essaient par tous les moyens de faire entendre leur voix dans le cadre de la réforme de la retraite supplémentaire. Ils ont beau affirmer que la sortie en rente favorise les foyers modestes, que les Français sous-estiment leur espérance de vie, qu’il ne faut pas confondre épargne avec retraite, et qu’il existe déjà l’assurance vie pour l’épargne de précaution, ces arguments sont loin d’avoir convaincu Bercy.
Le lobbying sur la retraite est-il efficace ?
« Finalement, ce sont les gestionnaires d’actifs qui sont en train d’obtenir gain de cause », regrettent plusieurs sources. Le nom d’Amundi est cité de toutes parts comme celui de l’acteur qui murmure à l’oreille de Bruno Le Maire. Le lobbying des gestionnaires d’actifs serait donc plus puissant que celui des assureurs.
La Fédération Française de l’Assurance a essayé de répondre au cahier de changes de Bercy en proposant Revavie, la fusion des différentes solutions d’épargne supplémentaire au sein d’un seul produit. Mais la sortie en rente ne passe auprès des pouvoirs publics. « Les Français préfèrent avoir la possibilité de récupérer l’épargne accumulée à tout moment », se font-ils rétorquer.
À l’heure où l’Union européenne veut imposer aux différents pays un produit de retraite avec au moins 30% de sortie en rente, la France s’apprête à prendre le chemin inverse. Au grand dam des acteurs de l’assurance.
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