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Rétrospective 2012 : Quand l'assurance vie avait du succès, mais moins de collecte

mercredi 25 septembre 2013
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L’année 2012 restera dans les annales de l’assurance vie comme celle de la première décollecte nette. Une situation qui a finalement arrangé les affaires des épargnants ayant misé sur les fonds en euros, dont les rendements se sont mieux tenus qu’annoncé.

Après avoir suscité de profondes craintes sur sa solidité face à la crise des dettes souveraines, l’assurance vie a traversé une année 2012 plus sereine, loin des risques de faillite et des provisions douloureuses. Mais les assureurs n’ont pas eu de répit pour autant : ils ont dû se mobiliser sur d’autres front et affronter une situation inédite, avec la baisse historique du taux de rendement des obligations.

La collecte, une baisse pas si nette

L’événement le plus marquant de l’année restera à coup sûr la baisse de la collecte nette sur l’assurance vie, avec un bilan négatif à hauteur de 6,5Mds d’euros. Du jamais vu pour ce qui était jusque-là le placement préféré des Français. Les raisons de cette désaffection sont nombreuses : la concurrence des placements à court terme, quasiment aussi rémunérateurs que les fonds en euros, l’augmentation des retraits pour faire face à la crise. Mais aussi l’attrait renforcé des grandes fortunes pour les contrats luxembourgeois et les retraits massifs de trésorerie d’entreprises.

Pour autant, comme le rappelle Didier Ledeur, directeur général de GMF Vie, "on ne peut pas vraiment parler de décollecte, car les encours continuent à augmenter". En outre, il rappelle que si les retraits ont progressé, les versements sont eux restés à un haut niveau, à plus de 100Mds d’euros investis.

Rendements, toujours moins, mais pas trop

Ce moindre attrait de l’assurance vie aura eu une conséquence heureuse : elle a évité aux assureurs d’investir trop d’argent dans des obligations dont les rendements se sont littéralement écroulés pour atteindre des niveaux historiquement bas (l’emprunt de l’Etat français à dix ans est ainsi passé sous la barre des 2 % l’été dernier). Pour autant, impossible pour les assureurs d’échapper à la baisse des taux : ils ont dû replacer sur les marchés les sommes provenant des coupons du portefeuille obligataire, les dividendes d’actions et les revenus de l’immobilier. Sans parler des obligations qui arrivent régulièrement à échéance et dont le capital doit être replacé dans des conditions bien moins attractives. Les portefeuilles se sont ainsi allégés d’obligations rapportant plus de 5 % pour réinvestir à des taux bien plus bas. D’un autre côté, une bonne nouvelle est venue de la Bourse avec une hausse de 16 % du CAC40, qui a permis aux gestionnaires de réaliser des plus values latentes. Résultat : si les fonds en euros ont poursuivi le mouvement de baisse de leur rendement, avec une moyenne de 2,85 % (estimation News Assurances), cette érosion a été moins importante que ce que craignaient les professionnels. Pour autant, les écarts sur le marché restent abyssaux : les taux vont de 2,5 % (aux Caisses d’épargne ou à la Macif pour ses livrets) à plus de 4 % pour les fonds de nouvelle génération (lire plus loin). Les « bons » contrats affichent des taux compris entre 3 et 3,5 %, en baisse d’environ 20 points de base (0,20 %) par rapport à 2011.

Actifs, à la recherche des opportunités Pour compenser la baisse des taux obligataires, les gestionnaires de fonds en euros ont dû faire preuve d’imagination et sortir des sentiers battus. Chez Crédit Agricole, par exemple, ils se sont tournés vers les emprunts aux collectivités locales et ceux aux entreprises moyennes, des secteurs jusqu’ici ignorés des assurés. "Ce sont des nouvelles classes d’actifs qui se sont ouvertes et dans lesquelles nous avons investi de manière significative", explique un porte-parole de la filiale d’assurances. C’est un mouvement qui n’est pas encore général, mais le développement est rapide, surtout dans les groupes bancaires qui ont un accès privilégié à ces structures en mal de financement. Ceci traduit aussi un autre mouvement de fonds : le recentrage des portefeuilles sur des emprunts français afin de disposer d’une meilleure adéquation actif-passif dans l’hypothèse d’un éclatement de la zone euros. Ceci expliquant aussi cela : la part des emprunts étrangers a été largement réduite dans les fonds en euros, y compris celle des Etats "à risque".

Nouveaux fonds en euros, l’expansion

L’année 2012 aura aussi été marqué par un autre phénomène : la multiplication des fonds en euros de nouvelle génération, comme ceux qui laissent une large part à l’immobilier, les fonds euros "dynamiques" et opportunistes. Avec des taux qui dépassent parfois 4 %, ils occupent les premières places du podium des rendements 2012. Mais s’ils représentent une nouvelle corde aux arcs des assureurs, ils ne sont pas prêts de détrôner les fonds en euros classiques, car les montants que consentent à gérer les assureurs dans ces formules sont plafonnés. Chez Generali, par exemple, la collecte de 2013 sur ces nouveaux fonds garantis est plafonnée à 200M d’euros. Donc loin de suffire à faire fructifier les 100Mds qui s’investissent dans l’assurance vie…

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