Le groupe MGEN a adopté un accord très souple qui prévoit jusqu’à 90 jours de télétravail par an.
Cela faisait six mois que la direction de la MGEN négociait avec les partenaires sociaux. Le confinement a accéléré les discussions et débloqué les réticences de certains partenaires sociaux. En avril dernier, le groupe MGEN et l’ensemble des organisation syndicales représentatives (CFDE, CFE-CGC, CGT, UNSA) ont signé un accord sur le télétravail différent en son genre. Au lieu de définir un nombre maximal de jours de travail à distance par semaine, il prévoit un forfait de 90 jours de télétravail par année civile pour un salarié à plein temps, soit l’équivalent d’environ deux jours par semaine.
Le salarié peut télétravailler de son domicile ou de sa résidence secondaire, à condition qu’elle soit sur le territoire français. « L'accord prévoit un mode d'organisation très ouvert. C’est le manager et le collaborateur qui se mettent d’accord sur l'organisation du temps de travail in situ et à distance, déclare Frédéric Pauthier, DRH du groupe MGEN. C’est en discutant avec les partenaires sociaux que nous nous sommes rendu compte que c’était compliqué d’imposer à des collaborateurs un mode de fonctionnement rigide ».
Les salariés devront cependant être présents 2 jours minimum par semaine sur site. Ils pourront donc poser jusqu’à 3 jours de télétravail par semaine. Les managers devront aussi définir deux jours de présence commune avec leurs équipes.
Pour pouvoir accéder au télétravail, il n’y a plus besoin d’avenant au contrat de travail. Le collaborateur fait la demande, qui est validée par le manager et les ressources humaines dès lors que le métier du salarié est éligible au télétravail. Celui-ci est possible pour l’ensemble des collaborateurs à l’exception de certains métiers des moyens généraux, le courrier…
1.000 salariés concernés
Cet accord a été signé dans un premier temps pour les collaborateurs de MGEN Union et Fondation pour la Santé Publique et MGEN Technologies. Cela concerne 1.000 salariés basés au siège et à la direction des systèmes d’information. Le groupe MGEN a prévu de l’étendre aux autres entités du groupe d’ici la fin de l’année, y compris les structures de livre 3 dont le personnel administratif pourra également travailler à distance.
L’accord prévoit aussi la possibilité pour l’employeur de mettre en place un télétravail généralisé suite à une circonstance exceptionnelle (accident industriel, attentat, grève, épidémie, événement climatique ou sinistre/panne rendant les bureaux inutilisables). Dans ce cas, le stock des 90 jours de télétravail n’est pas déduit.
Plusieurs indemnités sont prévues pour les salariés en télétravail : maintien des frais de repas, maintien du remboursement de l’abonnement aux transports en commun et 15 euros bruts par mois sur les frais liés à l’utilisation du domicile pour des activités professionnelles (connexion internet, loyer, énergie, eau, chauffage, consommables).
Entrée en vigueur au 1er janvier 2021
En revanche, l’accord n’entrera en vigueur que le 1er janvier 2021. En effet, suite au contexte de pandémie, le groupe MGEN a mis en place un mode de fonctionnement exceptionnel. Les collaborateurs doivent être présents sur site au moins 50% de leur temps de travail afin de maintenir le lien social. Ce mode de travail a été adopté en juin et perdurera a priori jusqu'à la fin de l'année.
En matière de travail à distance, la MGEN vient de loin. Avant le confinement, le télétravail était uniquement disponible pour les salariés du siège et de la DSI, à raison d’un jour fixe par semaine. Malgré cette possibilité, uniquement 20% des salariés le pratiquaient.
Le confinement a été un puissant accélérateur du télétravail pour la MGEN. Fin juin, 82% des collaborateurs déclaraient vouloir continuer à faire du télétravail au moins un jour par semaine, selon un sondage réalisé par la direction auprès des 5.000 collaborateurs du siège et des activités d’assurance.
Le projet Chrysalide reporté
Par ailleurs, le groupe MGEN a reporté la mise en œuvre de son projet Chrysalide de réaménagement des espaces de travail. « Nous devions déménager pour commencer les travaux la semaine du confinement. On déménagera probablement fin novembre », indique Frédéric Pauthier. « Je suis convaincu que le télétravail est acquis et qu'il va sans aucun doute se pratiquer de manière très large et continue. Par contre, ce n’est pas la fin du bureau. Le projet Chrysalide prévoyait de mixer les bureaux individuels et les espaces de travail collaboratifs. L’essor du télétravail va probablement nous amener à augmenter les espaces de travail collectifs », signale Frédéric Pauthier.
La pandémie ne remet pas en cause l'ambition de la MGEN de réduire le nombre de bureaux individuels. Pourtant, suite à la situation de pandémie, les bureaux fermés seront le seul endroit en entreprise où les collaborateurs n’auront pas l’obligation de porter un masque à partir du 1er septembre. « La meilleure des protections en cas de pandémie c’est de rester chez soi. S’isoler au bureau n’a pas de sens. La pandémie est là pour un temps donné, ne s’inscrit pas dans la durée. Il est nécessaire de réfléchir sur le long terme », rétorque Frédéric Pauthier. Pour le DRH de la MGEN « l’objectif n’est pas de faire des économies sur l’immobilier mais de mettre en place des aménagements qui facilitent le travail collaboratif ».
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