Santé : Les Français sont inquiets sur le déficit de la Sécu
Pour réduire le déficit de la Sécurité sociale, 86% des Français considèrent qu’il faut lutter contre la fraude, 82%, mieux organiser le système et 80%, développer la prévention, selon une étude de la Mutualité Française menée par Harris Interactive.
La Mutualité Française a publié une étude réalisée par Harris Interactive sur la perception des Français sur le système de santé. Après deux ans de crise sanitaire, les Français sont moins nombreux à penser que le système de santé fonctionne bien. 56% sont de cet avis, en baisse de 10 points par rapport à 2017.
L’accès aux soins se dégrade
Les difficultés d’accès aux soins se sont accentuées depuis 5 ans. 31% des Français trouvent difficile d’obtenir un rendez-vous rapide avec un médecin généraliste. La proportion des Français qui pensent que c’est facile (69%) a diminué de 9 points en 5 ans. En revanche, le nombre de Français qui considère facile de trouver un rendez-vous avec un médecin spécialiste (30%) est en hausse de 8 points.
58% des Français ont renoncé à des soins faute de pouvoir avoir un rendez-vous rapidement, soit 12 points de plus qu’en 2017. Un Français sur deux y a renoncé pour des raisons financières, en hausse de 8 points, et 42% à cause de la distance, en hausse de 17 points.
Autre effet de la crise sanitaire et du 100% santé, les Français ont le sentiment d’être mieux remboursés par la Sécurité sociale et que leur reste à charge a diminué, sauf sur les frais d’hospitalisation.
La majorité des Français pense que le déficit de la Sécurité sociale est élevé, soit 88% des personnes interrogées. 73% d’entre elles sont inquiètes pour son avenir. Pour réduire le déficit, 86% des Français pensent qu’il faudrait mettre en place plus de contrôles contre la fraude, 82% revoir l’organisation du système de santé entre les différents acteurs, 80% développer des actions de prévention. Puis, dans une moindre mesure, 62% des Français proposent d’augmenter les taxes sur le tabac ou l’alcool et 59% de développer la santé numérique. La majorité des Français ne souhaite pas un déremboursement de certains actes, ni une augmentation des cotisations sociales.
Moins réticents à partager les données de santé
La méfiance de la population pour partager les données de santé avec des acteurs de l'écosystème de santé diminue par rapport à 2017. 77% des Français sont d’accord pour que les différents professionnels de santé qui les suivent partagent leurs données. Trois Français sur quatre se disent favorables à les partager avec des professionnels de santé, 61% avec des organismes publics, 57% avec des organismes de recherche et 47% avec des mutuelles (+11 points par rapport à 2017). Le pourcentage de Français prêts à partager leurs données avec des entreprises privées comme Doctolib, soit 42%, a bondi de 28 points par rapport à 2017 ! Enfin, seuls 34% des répondants se disent prêts à les partager avec des compagnies d’assurance. Cette proportion a néanmoins gagné 16 points par rapport à 2017.
La dépendance, en tête des préoccupations
Concernant les préoccupations pour l’avenir, le risque de dépendance et perte d’autonomie arrive en tête en étant cité par trois quarts des Français. Six Français sur dix pensent que sa prise en charge n’est pas satisfaisante. En revanche, 56% d’entre eux souhaitent que ce risque soit pris en charge par la Sécurité sociale, 44% par les mutuelles, et 39% par les compagnies d’assurance. A noter que la proportion des répondants ayant cité les compagnies d’assurance progresse de 7 points depuis 2017. Pour autant, seulement une minorité, 20%, se dit prêt à souscrire une assurance dépendance.
Parmi les thèmes de campagne dans le cadre de l’élection présidentielle, les Français pensent qu’il est important d’aborder l’accès aux soins pour tous et le financement de la protection sociale en priorité. 45% des Français pensent que dans les 10 prochaines années leur niveau de vie va diminuer contre 20% qui pensent qu’il va augmenter.
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