Strass, le syndicat du travail sexuel, lance une couverture santé et prévoyance à destination des travailleurs du sexe, en partenariat avec Mutuelle de Prévoyance Interprofessionnelle (MPI).
C'est une première en France, selon le Strass, qui propose désormais un contrat santé et prévoyance pour les professionnels du sexe : prostitués, escortes, acteurs porno, masseurs érotiques ou dominatrices professionnelles, opérateurs de téléphone ou de webcam rose, des strip-teaseurs... Le Strass estime qu'il y a en France entre 40.000 et 60.000 professionnels du sexe.
Trouver une mutuelle qui accepte de construire une offre pour cette population a été un long parcours du combattant. « Nous avons contacté la Mutualité Française qui nous a orienté vers une dizaine de mutuelles. Seulement la moitié nous ont répondu et une d'entre elles nous a carrément dit qu'elle ne souhaitait pas être estampillée 'la mutuelle des prostituées' », explique Axelle, membre du conseil d'administration du Strass et responsable du projet de mutuelle.
Finalement, le syndicat a reçu trois propositions et s'est tourné vers celle de la MPI. « Le fait qu'un représentant de la mutuelle puisse être présent à nos permanences a fait toute la différence. Pouvoir rencontrer un professionnel en toute discrétion est important pour les professionnels du sexe afin de pouvoir créer une relation de confiance », affirme Axelle. Le Strass espère que la moitié de ses 500 adhérents souscriront à l'offre de santé d'ici 2-3 ans.
Le syndicat affirme que plus de la moitié des prostitués et autres professionnels du sexe possèdent une couverture santé complémentaire, dans le cadre d'un contrat individuel, mais qu'ils ne déclarent pas leur vrai métier à leur assureur. « Nous avons mené une enquête et nous nous sommes rendus compte que 75% de nos adhérents avaient une mutuelle santé mais que seulement 25% avaient une couverture prévoyance », affirme Axelle, du Strass, qui précise que seulement 24 personnes ont répondu à l'enquête.
Le contrat santé proposée par le Strass propose des garanties équivalentes à un contrat collectif, avec un tarif mutualisé, mais ne contient pas des garanties spécifiques pour les professionnels du sexe. « Nous estimons qu'ils vont plus souvent chez le généraliste ou chez le gynécologue que la moyenne des Français, mais nous n'avons pas à ce jour des informations précises sur les besoins médicaux de cette population. Nous allons faire un bilan dans un certain temps et ajuster le panier de soins en fonction des besoins spécifiques », indique Axelle.
Ce projet a suscité l'intérêt des associations de transsexuels, qui sont en relation avec la mutuelle MPI afin de construire une couverture santé spécifique pour cette population.
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