Santé : Le renoncement aux soins en hausse et les jeunes moins bien couverts

mercredi 29 novembre 2017
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Dans son dernier baromètre* mesurant les besoins et les attentes des Français en matière de santé, la Fnim relève que le renoncement aux soins a bondi. La couverture des jeunes est quant à elle en recul.

« Cette nouvelle édition du baromètre confirme mes doutes sur la pertinence des réformes que nous avons subies ces dernières années », lance en préambule Philippe Mixe, président de la Fédération nationale indépendante des mutuelles (Fnim). En premier lieu, le taux de couverture des Français par une complémentaire santé reste relativement stable à 93%, contre 92% dans la précédente édition en 2016. Il est même en recul chez les jeunes de 18 à 24 ans. 75% d'entre eux sont équipés. Ils étaient 79% en 2016. Les personnes gagnant moins de 20.000 euros sont également moins équipées (84%). Un constat qui fait dire à Philippe Mixe que « la généralisation de la complémentaire santé n'a finalement eu que très peu d'effets ».

La fédération se révèle par ailleurs particulièrement critique sur la réforme du contrat responsable menée sous le quinquennat précédent. Elle s'appuie pour cela sur la forte progression du renoncement aux soins. Alors que 37% des personnes interrogées avaient déclaré avoir renoncé à des soins pour des raisons économiques dans les deux dernières années lors de l'édition 2016 du baromètre, elles sont désormais 46%. Une proportion qui monte à 58% chez les employés/ouvriers, 59% chez les 25/34 ans et 57% au sein des foyer dont les revenus annuels sont inférieurs à 20.000 euros.

Le plafonnement des remboursements par les complémentaires issu de la réforme des contrats responsables auraient accéléré le mouvement selon la Fnim. « La contrainte est rarement source de grands progrès. Ceux qui ont rogné nos libertés ont été incapables de remplir les objectifs qu'ils s'étaient fixés », déplore Philippe Mixe. Le baromètre souligne ainsi que 54% des sondés n'ont pas senti de limitation des dépassements d'honoraires de la part des professionnels de santé ces deux dernières années. Ils sont par ailleurs 36% à avoir ressenti une hausse du reste à charge. 52% constatent une stabilisation et 12% une baisse.

Le sujet du reste à charge est d'ailleurs en ce moment même sur la table des discussions menées par le nouveau gouvernement. « Le RAC 0 est atteignable, mais la question est de savoir qui va le financer », s'interroge le président de la Fnim. J'ai tendance à croire que le transfert se fera sur les complémentaires et in fine sur les adhérents ». Philippe Mixe réclame plus de libertés dans la conception des offres. "Il y a quelques années, nous pouvions proposer des prises en charge à frais réels », indique-t-il. Quant aux réseaux de soins, pourquoi pas, mais sans différenciation de remboursements selon que l'on se rend ou non chez un praticien membre dudit réseau.

*Baromètre réalisé auprès de 1.000 personnes représentatives de la population française sous forme d'interviews menées entre le 8 et la 14 septembre 2017.

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