L'assureur britannique Prudential est sous pression du fonds activiste Third Point qui vient d'acquérir 5% du capital du groupe dont il demande la scission entre les activités asiatiques et américaines.
Prudential a confirmé mardi dans un communiqué avoir reçu la veille une lettre de la société d'investissement américaine avec laquelle le groupe va engager le dialogue. Third Point, piloté par le milliardaire Daniel Loeb, a révélé avoir pris une participation d'environ 5% dans le capital de Prudential, pour une valeur comprise entre 1 et 2 milliards de livres.
Le fonds activiste entend peser sur la stratégie du groupe britannique et estime qu'il aurait tout à gagner à se séparer en deux entités, avec d'un côté les activités en Asie, Prudential Corporation Asia, et de l'autre celles aux États-Unis, Jackson National Life. Cette scission doit permettre d'investir davantage dans les deux sociétés, d'optimiser leur croissance et leur valorisation, assure Third Point. Dans sa lettre, M. Loeb reconnaît que le contexte peut sembler peu propice compte tenu de la propagation de l'épidémie de coronavirus en Chine et dans le reste de l'Asie. Mais "une épidémie virale nous rappelle le besoin de produits de santé et de protection en Asie, une région avec 3,6 milliards de consommateurs et une faible couverture en assurances" selon lui. Third Point demande une nouvelle scission de Prudential alors même que le groupe britannique vient d'en boucler une de grande ampleur l'an dernier. Prudential est désormais recentré sur ses activités d'assurance et d'épargne dans des marchés comme l'Asie et les États-Unis, après s'être séparé de M&G, qui regroupe lui la gestion d'actifs, l'assurance et l'épargne en Europe et au Royaume-Uni. Le groupe compte sur le développement à grande vitesse du marché asiatique qui bénéficie à la fois d'une économie performante et du vieillissement de la population, qui va soutenir le recours aux produits d'assurance-vie notamment. De son côté, Third Point, dont le siège est à New York et qui gère environ 14 milliards de dollars d'actifs, a l'habitude de s'en prendre à de grandes multinationales. Il s'est illustré notamment auprès du géant de l'électronique Sony dont il demande depuis des années la scission entre les semi-conducteurs et le divertissement, ou encore auprès du groupe suisse d'alimentation Nestlé poussant pour des cessions d'actifs.
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