Semaine de quatre jours : La CFE-CGC lance un pavé dans la mare

lundi 16 janvier 2023
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La fédération assurance CFE-CGC a mené une enquête qui révèle une forte adhésion des salariés du secteur pour la semaine de quatre jours.

Dans un contexte post-Covid et de crise de vocations, le secteur de l’assurance peine à recruter et cherche des idées pour renforcer son attractivité. La CFE-CGC n’est pas en reste et met sur la table la semaine de quatre jours. A l’heure où l’assurance n’échappe pas au phénomène de la « grande démission », permettre aux collaborateurs de travailler 4 jours par semaine permettrait d’attirer et de fidéliser les collaborateurs, d’après le syndicat de l’encadrement.

« J’ai demandé au président confédéral François Hommeril son accord pour démarrer des travaux sur la semaine de quatre jours. La fédération assurance est la première à instruire le sujet au sein de la CFE-CGC. Il faudra sans doute adapter la productivité. Nous n’en sommes qu’au début des réflexions », indique Francky Vincent, président de la fédération assurance CFE-CGC.

Encouragée par une enquête des représentants CFE-CGC chez Matmut qui a recueilli 800 réponses, la fédération assurance a interrogé 2.000 salariés de la branche sur le sujet. Sans surprise, presque trois quarts des répondants sont favorables à la semaine de quatre jours. 15% d’entre eux s’y opposent et 10% ne sait pas quoi répondre. Il est intéressant de noter la répartition entre les hommes et les femmes. Presque 80% des femmes se disent favorables à la semaine de quatre jours, soit 8 points de plus que les hommes. Vice-versa, les opposants à cette idée atteignent 18,44% parmi les hommes, contre 10,99% parmi les femmes.

La semaine de quatre jours ne fait pas l'unanimité

Même au sein de la fédération assurance CFE-CGC, le sujet ne fait pas l’unanimité. Le syndicat souhaite approfondir le sujet dans les mois à venir et notamment aborder les impacts de cette mesure sur le contrat social (rémunération, jours de congés…).

La CFE-CGC a interrogé également les salariés à propos du télétravail. Généralement, les salariés sont satisfaits. 90,15% des salariés le vivent bien contre 9,85% qui le vivent mal. Le télétravail a-t-il induit une augmentation de la charge de travail ? Les salariés sont partagés. Pour 45,2% d’entre eux, la charge de travail n’a pas changé depuis la mise en place du télétravail, contre 54,8% pour qui elle a augmenté.

Vigilance sur le télétravail

La CFE-CGC alerte sur les impacts négatifs du télétravail, dont l’isolement et le transfert de compétences. Quatre personnes sur dix considèrent que la culture d’entreprise a été modifiée suite à l’hybridation du travail. « Le fait de moins se voir interroge sur le sens du collectif que l’on veut donner au travail. Nous allons être attentifs à ne pas tomber dans la parcellisation des tâches. A moyen terme, le risque pour le salarié est de basculer vers un contrat de free-lance, déclare Francky Vincent, président de la fédération assurance CFE-CGC. Beaucoup de mètres carrés ont été économisés grâce au télétravail. C'est contre-productif car le mardi et le jeudi c'est la cohue. Les entreprises du secteur ne seraient pas en mesure de réintégrer les collaborateurs s’ils souhaitaient revenir. Ceci ne va pas s’arranger car toutes les entreprises cherchent à réduire les coûts en libérant des mètres carrés. Il ne faut pas que le reste à vivre des salariés soit impacté par le travail à distance. La facture d'électricité des salariés a augmenté suite au télétravail. Nous demandons la mise en place d’une indemnité d’occupation, une disposition qui existe depuis longtemps dans l’inspection ».

Mobilisation sur la retraite

Concernant la réforme des retraites, la fédération assurance soutient la mobilisation inter-syndicale. La CFE-CGC appelle les collaborateurs du secteur de l’assurance à la grève le 19 janvier prochain pour exprimer leur opposition au recul de l’âge de départ à la retraite et au prolongement de la durée de cotisation. En revanche, Francky Vincent se réjouit de la décision du gouvernement d’abandonner le transfert du recouvrement de cotisations de retraite complémentaire de l’Agirc-Arrco aux Urssaf.

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