Serge Da Mariana : "L’Ircem veut améliorer le recours aux aides sociales"

mardi 30 janvier 2024
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Action sociale, diversification, gestion… Serge Da Mariana, directeur général de l’Ircem détaille les objectifs de son nouveau plan d’entreprise CAP 2027.

L’Ircem n’est pas un groupe de protection sociale comme les autres. En 2021, il a remporté l’appel d’offres en prévoyance de la branche des particuliers employeurs et de l’emploi à domicile. Il s'agit d'une couverture obligatoire que les particuliers employeurs paient lorsqu'ils déclarent le salaire via Cesu. L’Ircem couvre donc en prévoyance l’intégralité des assistantes maternelles et des salariés à domicile pour les activités d'aide à la personne. En 2022, l'Ircem a encaissé 359,4 M d’euros de cotisations, en hausse de 49%. Son résultat net a bondi de 22,4 à 42,6M d’euros entre 2021 et 2022.

L’assureur mono-branche a changé de directeur général en avril dernier. Serge Da Mariana, ex-Axa, et ex-Aviva, souligne les spécificités de ses assurées, dont 90% sont des femmes, exerçant un métier dur et souvent physique, et avec un niveau de rémunération faible. « Nos assurées n’ont pas de DRH, se trouvent isolées et ne connaissent pas l’ensemble de leurs droits », observe le directeur général. Selon une étude de la Drees de 2022, 30% des Français n’ont pas recours aux prestations sociales.

Une nouvelle stratégie

Dans le cadre de son nouveau plan d’entreprise CAP 2027, l’Ircem s’est fixé comme objectif de mieux faire connaître leurs droits à ses assurées. Serge Da Mariana veut remettre à plat l’action sociale du groupe (20M d’euros par an, hors Agirc-Arrco). « En tant que groupe à but non lucratif, nous allons mettre en place un dividende social. Nous aimerions sortir d’une logique de catalogue pour aller vers les publics qui en ont le plus besoin. Pour ce faire, nous avons construit un algorithme de bienveillance. Ce dernier croise des données issues des arrêts de travail, prend en compte des éventuelles hospitalisations, des difficultés de paiement…, afin d’identifier les personnes en état de pré-fragilité. Nous allons ensuite les contacter, faire un bilan social et leur proposer un accompagnement si besoin. Nous allons également travailler avec une chaire scientifique afin de mieux connaître les éléments de fragilité de nos publics. L’objectif est de mettre en place des actions de prévention afin de préserver le capital santé le plus longtemps possible et d’éviter la perte d’autonomie », précise Serge Da Mariana.

Les axes de développement

Aujourd'hui, la prévoyance représente 95% de l’activité de l’Ircem. Le groupe de protection sociale dispose également d’une activité santé dans le cadre d’Ircem Mutuelle. (30,7M d’euros de chiffre d’affaires en 2022). Si la couverture prévoyance est obligatoire, la complémentaire santé est en revanche facultative. Seulement 2% des salariés de la branche ont souscrit une complémentaire santé dans le cadre de contrats individuels. L’objectif du nouveau directeur général est donc de développer cette activité d’assurance santé individuelle auprès de ses assurés couverts en prévoyance en proposant des offres adaptées.

Revoir l'offre pour les particuliers employeurs

L’Ircem souhaite également réinventer son offre à destination des particuliers employeurs. Aujourd’hui, le groupe distribue des garanties décès et hospitalisation pour accompagner les employeurs à payer les indemnités de licenciement en cas de décès.

Parmi les autres pistes de diversification, Serge Da Mariana évoque la responsabilité civile professionnelle pour les assistantes maternelles. L’Ircem cherche à construire un partenariat avec un assureur sur ce risque. Le groupe de protection sociale serait dans ce cas distributeur de la garantie.

Le directeur général insiste enfin sur la nécessite d’améliorer la qualité de la gestion des prestations, qui est aujourd’hui très peu digitalisée. Par exemple, pour avoir droit à la nouvelle garantie indemnité de départ volontaire à la retraite, versée sous forme de capital au moment du départ à la retraite, l’organisme assureur demande à l’assuré de fournir les fiches de paie des 5 dernières années. Le groupe a prévu d’investir 5M d’euros par an sur l’informatique.

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