Sinistres : L'état du patient pèse sur les risques chirurgicaux

jeudi 3 avril 2014
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Une étude d'un cabinet spécialisé dans les assurances en responsabilité des chirurgiens montre que l'état du patient est un facteur de risque aggravant dans 2 cas sur 3.

La chirurgie orthopédique et la chirurgie viscérale sont les deux spécialités les plus fréquemment mises en cause dans les incidents chirurgicaux déclarés aux assureurs, selon une enquête du cabinet d'assurance Branchet rendue publique mercredi.

Le cabinet, qui assure quelque 7.000 praticiens libéraux, soit plus de la moitié des chirurgiens, anesthésistes et obstétriciens travaillant en plateau technique lourd, est parvenu à ce résultat en analysant les 9.894 sinistres déclarés par ses adhérents entre 2008 et 2012.

Parmi ces sinistres, 34% concernent des actes de chirurgie orthopédique et 38% des actes de chirurgie viscérale, selon Philippe Auzimour, le directeur du cabinet Branchet.

En terme de fréquence, la neurochirurgie et la chirurgie de la colonne vertébrale arrivent en tête avec une mise en cause tous les 1 an et 5 mois en moyenne, juste devant la chirurgie orthopédique (une mise en cause tous les 1 an et 10 mois) et la chirurgie plastique reconstructrice et esthétique (une mise en cause tous les 2 ans et 5 mois en moyenne).

L'obstétrique arrive en queue de liste avec seulement une mise en cause tous les 11 ans et 1 mois en moyenne, mais figure en tête en terme de gravité et de coût "car un bébé handicapé aura besoin d'une assistance pendant tout le reste de sa vie", souligne M. Auzimour.

La neurochirurgie et la chirurgie de la colonne sont également à l'origine de sinistres graves, tout comme la chirurgie de l'obésité présentée comme un "risque émergent". Il en va de même pour les sinistres en orthopédie car ils touchent en particulier des adultes jeunes qui souffrent de préjudices importants et coûteux (pertes de mobilité, arrêts de travail prolongés).

Quant aux facteurs de risques, le cabinet cite en premier lieu l'état de santé antérieur du patient (qui a joué un rôle dans 67% des sinistres étudiés), le geste du praticien (partiellement ou totalement mis en cause dans une intervention sur 2), le défaut d'information du patient (évoqué dans 45% des cas), le défaut d'organisation au sein de l'équipe (44%) et le risque infectieux (34%).

S'il est difficile d'intervenir sur l'état de santé antérieur du patient, l'Association de prévention du risque opératoire (Asspro) a décidé de travailler sur l'information du patient et l'amélioration de la relation entre le praticien et le patient en organisant des formations spécifiques pour éviter les mises en cause.

L'association - qui rassemble quelque 6.500 chirurgiens, anesthésistes et obstétriciens - a également décidé de mettre 250 fiches préopératoires à la disposition des praticiens pour faciliter "le consentement éclairé" du patient, précise son président, le Dr Antoine Watrelot.

(Avec AFP)

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