Thierry Beaudet : « L’impact du reste à charge zéro sur les cotisations nous préoccupe »
Dans son discours de clôture du Congrès de la Mutualité française, Thierry Beaudet a qualifié la réforme du reste à charge zéro de « compromis qui nous satisfait largement » et souligné son inquiétude sur l'impact de la réforme sur les cotisations.
Face à la ministre des Solidarités et de la Santé, Thierry Beaudet a déclaré : « S’il avait été de notre responsabilité de rédiger le texte final, le point d’arrivée aurait été différent. Mais nous saluons la méthode. Vous avez encouragé le dialogue, la négociation entre toutes les parties prenantes. Il en résulte un compromis dans lequel nous nous retrouvons largement ».
Thierry Beaudet a cependant rappelé la principale inquiétude largement évoquée lors du Congrès de la Mutualité. « Des mutualistes renoncent à des soins en raison d’un reste à charge trop élevé. S’ils devaient demain y renoncer en raison de hausses de cotisations, nous aurions collectivement échoué ».
L'impact du reste à charge zéro sera différent en fonction du type de contrat et plus important pour les assurés couverts par une complémentaire santé d'entrée de gamme, comme l'a rappelé Thierry Beaudet : « Les adhérents couverts au ticket modérateur en raison de faibles revenus, exigent toute notre attention. Nous ne pourrons accepter que l’obstacle financier leur interdise le 100% santé ». Le comité de suivi devrait permettre, selon Thierry Beaudet d'« apprécier l’équilibre général de la réforme et procéder aux ajustements éventuels ».
Le sujet de la pression fiscale a également remis à l'ordre du jour par Thierry Beaudet, pour qui les cotisations sont « trop lourdement taxées ». « Nous avons bien entendu le Président de la République nous dire que nous pouvons en parler », a-t-il annoncé.
Un nouveau cadre tarifaire plus favorable
Concernant les activités de livre 3, Thierry Beaudet a évoqué la baisse des tarifs des actes s'applique aux établissements de santé mutualistes. « La baisse des tarifs en 2018, particulièrement forte pour nos établissements, les pénalise fortement », a-t-il pointé. La ministre lui a répondu qu'il y aura « en 2019 un nouveau cadre d'allégements généraux, très favorable au secteur non lucratif ».
Enfin, le sujet de la dépendance a été évoqué de part et d'autre. « Nous sommes prêts à réfléchir avec vous au financement de la perte d'autonomie », a rappelé Thierry Beaudet. Dans son discours, Agnès Buzyn n'a pas parlé de financement mais d'« urbanisation, transport, liens sociaux, habitat ». La dépendance fera objet d'une loi à part entière, comme cela a été dit par le Président de la République le 13 juin au Congrès de la Mutualité.
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