Confinement oblige, les experts d'assurance n'ont d'autre choix que de recourir à la visio-expertise pour traiter les dossiers. Selon nos informations, le cadre de ces interventions a été assoupli pour faire face à la crise sanitaire.
La visio-expertise devient la norme d'intervention des experts d'assurance durant cette période de confinement. Contraints de s'adapter à la crise actuelle, les experts multiplient les recours à l'expertise à distance. « Nos experts sont outillés pour intervenir à distance, précise Patrick Weil, PDG du groupe Prunay. Nous avons ainsi déployé 160 licences de visio supplémentaires la première semaine de confinement ».
Sans possibilité de se rendre sur le terrain, à part pour situations particulières, les sociétés d'expertise ont plaidé pour repousser les seuils de recours à la visio-expertise. En temps normal, elle se cantonne aux sinistres inférieurs à 1.600 euros en IARD, voire 5.000 euros pour d'autres.
Selon nos informations, assureurs et experts sont tombés d'accord pour repousser ces seuils. « L'idée est d'éviter de se retrouver engorgé à la sortie de la crise », souligne la dirigeant d'un groupe d'experts. En dommages-ouvrage, ils atteignent 25.000 euros avec le respect du contradictoire. En IARD, aucun plafond n'est réellement défini. Pour autant pour les dossiers compris entre 1.600 et 5.000 euros les experts devront, là aussi, respecter le principe du contradictoire. Au-delà, ce sera du cas par cas. « Nous devrons réaliser ces expertises avec des experts et non des télé-experts, indique Patrick Weil. Ils ont l'oeil et l'expérience ».
Baisse d'activité en vue
Pour la mise en œuvre du contradictoire, un expert missionné pourra préqualifier le sinistre. Puis, il organisera une réunion à distance avec les contradicteurs pour présenter tous les éléments recueillis. « Pour autant, nous restons en mode dégradé », lance notre dirigeant de cabinet.
Reste qu'en cette période de confinement, la sinistralité s'effondre. « Nous n'avons aucun dossier en automobile et nous constatons une baisse du missionnement de 50% par rapport à l'accoutumée », souligne le PDG de Prunay. Ce dernier peut toutefois s'appuyer sur les rendez-vous fixés avant le début de la crise. Ainsi, sur la seule journée du 19 mars, quelque 300 appels visio ont été réalisés par le groupe.
Autre point sur lequel les cabinets seront vigilants : celui des délais de paiement. « Nous mettons tout en place pour éviter les problèmes de trésorerie. Il faut absolument que les assureurs paient les factures. Sans quoi nous recourrons, encore plus, au chômage partiel », conclut notre source anonyme.
À voir aussi
Médiation : Les conséquences de la faute de l’expert
Pandémie : Moins de 1% des pertes d'exploitation couvertes dans le monde