Dans une note sur la transformation de l'assurance automobile liée à l'émergence des véhicules autonomes, Fitch relève quelques données clés sur la façon d'aborder la transition pour les assureurs.
Pour illustrer son propos sur la révolution liée à l'arrivée des voitures autonomes, Fitch s'appuie sur le cas du Royaume-Uni. Comme ailleurs, l'émergence des véhicules sans conducteur « va complètement redessiner le paysage de l'assurance automobile ». En Angleterre, l'agence nota d'ailleurs que la transformation a déjà démarré. « En janvier 2017, le gouvernement britannique a annoncé des propositions visant à étendre la portée de la couverture obligatoire de l'assurance automobile aux voitures sans conducteur. [...] Selon les nouvelles règles, les assureurs seront tenus de verser une indemnité aux victimes tierces ainsi qu'au conducteur assuré si l'accident était causé par un échec technologique », explique Fitch.
La réglementation ouvre donc la voie à un glissement de la responsabilité civile classique en automobile, vers une responsabilité de type produits. Un point de vue que partage Edith Delahaye directrice du pôle flottes chez Verspieren. Reste que cette coexistence de responsabilité impose aux constructeurs automobiles de partager leurs données avec les assureurs. « Les données récoltées lors d'un accident seront cruciales afin de déterminer quelle responsabilité doit être activée pour l'indemnisation », souligne Fitch.
Moins d'accidents, moins de blessés, mais aussi moins de primes
Autre élément à prendre en compte, l'exposition des véhicules autonomes et connectés au cyber risk. Sur ce point, le gouvernement anglais a tranché. « Selon les propositions du gouvernement britannique, l'assureur ne serait pas en mesure d'exclure la responsabilité si l'accident était causé par le piratage informatique, ce qui pourrait exposer les assureurs à des pertes importantes », indique l'agence de notation. Ce risque pourrait toutefois être bien réassuré créant une forte demande sur le marché de la réassurance. Cela pourrait néanmoins avoir un impact sur les primes d'assurance couvrant à la fois les véhicules conventionnels et les véhicules autonomes.
Pour autant, la technologie aurait un impact majeur sur la sinistralité et donc aussi sur les primes d'assurance, mais à la baisse cette fois-ci. Ainsi, Selon Axa et Thatcham Research, le seule mise en place de systèmes de freinage d'urgence autonome permet de réduire la fréquence de collision de 15% et le nombre de blessés de 18%.
Reste que la hausse attendue du nombre de véhicules autonomes sur les routes, les nouveaux modes de consommation orientés sur l'économie du partage devrait réduire drastiquement le niveau de primes d'assurance en automobile à long terme. Les assureurs très spécialisés sur ce segment devront « se diversifier et trouver d'autres sources de business et de profits », estime Fitch.
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