Assurance crédit : les banques font les frais du spectre de faillite à Dubaï
Les banques, avec en tête les britanniques HSBC et Standard Chartered, plus gros créanciers des Emirats arabes unis, évaluaient vendredi les dégâts face aux déboires financiers de l'émirat de Dubai, qui ont fait chuter leurs cours depuis mercredi.
L'émirat a demandé mercredi un moratoire de 6 mois pour les 59 milliards de dollars de dettes de sa holding phare Dubai World.
Les analystes s'inquiétaient moins vendredi pour les finances de Dubaï, qui selon eux pourra toujours se refinancer auprès son "grand frère" Abou Dhabi, que pour ses banques créancières, pénalisées par une envolée du coût de l'assurance-crédit pour l'ensemble de leurs prêts dans les Emirats arabes unis.
En trois jours, ce coût a doublé: assurer 10 millions de dollars de prêt à Dubaï coûte désormais 674.000 dollars, deux fois plus qu'en début de semaine, selon le cabinet financier CMA, cité par Dow Jones Newswires. Pour les prêts à Abou Dhabi aussi le coût de l'assurance-crédit a bondi.
Les banques britanniques sont en première ligne: HSBC est l'établissement étranger le plus exposé dans les Emirats arabes unis, à hauteur de 11,3 milliards d'euros de prêts fin 2008, selon l'Association des banques émiraties (EBA), soit un quart de ses bénéfices prévus pour 2010.
Viennent ensuite Standard Chartered, une autre britannique, avec des prêts de 5,1 milliards d'euros fin 2008, puis Barclays, engagée à hauteur de 2,3 milliards d'euros, suivis de Royal Bank of Scotland (1,5 milliard d'euros), Citi (1,9 milliard).
Vient ensuite la banque française la plus impliquée, BNP Paribas, dont les prêts aux Emirats Arabes Unis atteignent 1,1 milliard d'euros environ fin 2008.
Vendredi matin à la Bourse de Hong Kong, l'action HSBC a perdu 7,59% et Standard Chartered 8,6%. Dans leur sillage la Bourse de Hong Kong a chuté de près de 5%.
Jeudi, la plupart des grandes banques européennes avaient dégringolé en Bourse de 5 à 7%, comme Barclays (-7,97%) et Deutsche Bank (-6,38%). Mais vendredi sur les Bourses européennes elles remontaient nettement, preuve que l'émoi s'atténuait.
En mi-journée, RBS regagnait 2,91%, Barclays 2,44% tandis que HSBC cédait juste 0,57% et Standard Chartered 1,12%. BNP Paribas affichait +2,21% et Deutsche Bank +2,31%.
Parmi les facteurs rassurants, le fait que pour les crédits accordés spécifiquement à Dubaï et aux holdings contrôlées par l'émirat (principalement Dubai World et la compagnie immobilière Nakheel), les banques étrangères sont bien moins impliquées.
Globalement, les banques européennes sont exposées au total à 13 milliards d'euros à Dubaï même, selon une estimation de Crédit Suisse.
Les plus impliquées sont la britannique RBS (230 millions de dollars), puis Deutsche Bank et Crédit Suisse avec 170 millions chacune, selon JPMorgan.
En France, Calyon (Crédit Agricole) s'est dit exposé à moins de 300 millions d'euros et Natixis (Groupe BPCE) à 35 millions. Interrogée, BNP Paribas n'a pas précisé son exposition à Dubaï même.
Ni HSBC ni Standard Chartered n'ont souhaité faire de commentaires.
Au Japon, Sumitomo Mitsui serait engagée à hauteur de 200 millions de dollars (134 millions d'euros), selon des sources proches du dossier. Et selon les médias, la deuxième banque nippone Mizuho a prêté 100 millions de dollars.
Paris, 27 nov 2009 (AFP)
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