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Assurance emprunteur : les acteurs alternatifs à la conquête du marché

lundi 11 juin 2018
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La nouvelle donne sur le marché a amené ces acteurs, souvent présents de longue date, à renouveler leur approche.

Avec 20000 clients engrangés en deux ans, depuis le lancement de son offre, Swiss Life peut se targuer d’une belle réussite sur le marché de l’assurance emprunteur. Pourtant, ce n’est pas grâce à une politique de prix agressive que l’assureur est parvenu à cet objectif. « Nous visons plusieurs segments d’assurés et adaptons nos offres à ces populations. Plus que la compétition sur les tarifs, notre objectif est de proposer des garanties adaptées et des services différenciants » explique Christophe Vanhuysse, directeur du développement de l’assurance emprunteur chez Swiss Life. L’assureur se targue de proposer un outil « full digital », y compris pour la sélection médicale. Swiss Life a par exemple pris en considération que les Français sont 11 millions à souffrir d’hypertension artérielle et que cette maladie, correctement traitée, ne devait pas bloquer une demande d’assurance. Comme tous les autres, Swiss Life vise les jeunes de moins de 40 ans, mais l’assureur a aussi travaillé son offre pour les assurés au-delà de 50 ans, les risques spéciaux, comme les gros capitaux. Pas de tarifs défiant toute concurrence, mais des services, comme des centres de santé partenaires lorsque des examens médicaux sont nécessaires.

« L’objectif primordial de Swiss Life est de proposer à ses partenaires une gamme complète de garanties pour favoriser le multi-équipement des clients. L’assurance emprunteur vient enrichir la gamme Swiss Life » explique Christophe Vanhuysse.

Allianz, présent depuis quinze ans sur le marché de l’individuel mais qui a refondu son offre en 2013, vise davantage la conquête de nouveaux clients. « Les clients en assurance emprunteur sont des personnes qui nous intéressent car nous pouvons leur proposer d’autres produits », explique Charlotte Bichet d’Halluin directrice des marchés des particuliers chez Allianz France. « Allianz France bénéficie sur ce produit d’un positionnement prix particulièrement bon. En fin d’année dernière, nous avons adapté le tarif à la sinistralité en baisse », précise Ludovic Cohen, directeur de l’épargne individuelle chez Allianz France. L’assureur se rapproche par ailleurs d’associations de malades, « un vrai facteur de différenciation ». Allianz ne compte pas en rester là et va renforcer sa présence dans le courtage et sur les comparateurs.

Il est encore tôt pour faire un bilan

Dans ce contexte offensif, les assureurs alternatifs installés de longue date, comme April et Meilleurtaux.com, paraissent presque en retrait. « Meilleurtaux propose de l’assurance emprunteur depuis 2009. La loi Lagarde n’a pas vraiment eu d’effet, mais la loi Hamon a réveillé le consommateur. Environ 15% des demandes en assurance emprunteur se sont alors inscrites dans ce cadre », explique Maël Bernier, directrice de la communication du comparateur. « Meilleurtaux se positionne depuis longtemps sur le crédit et l’assurance emprunteur. Nous avons des conseillers dédiés à l’assurance emprunteur. L’accompagnement est déterminant car c’est très compliqué pour un client de s’y retrouver », ajoute Maël Bernier. Ni le dispositif commercial, ni les offres ou les partenaires n’ont eu à être adaptés depuis. Pour 2017, Meilleurtaux.com a reçu 100.000 demandes sur son site, et émis 68.000 contrats. « Il est encore trop tôt pour juger de l’effet de la loi Bourquin, même si on a constaté un grand intérêt des consommateurs », conclut Maël Bernier.

Chez April, assureur alternatif de très longue date, pas d’emballement non plus. « Le marché s’ouvre, mais il y a plus d’acteurs sur le marché », souligne Roger Mainguy, PDG d’April Prévoyance Santé. « Nous avons adapté nos offres, en élargissant la palette des garanties, et en retravaillant les tarifs. Nous avons repensé nos modèles économiques en digitalisant nos parcours notamment. Au-delà de l’environnement législatif, la manière de toucher le client s’est transformée : il faut aller vite, faire une sélection des risques rapide. La digitalisation des parcours client a un rôle capital », estime Roger Mainguy.

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