Une étude Eurostat souligne l'existence d'un écart salarial entre les femmes et les hommes en France de 15,7%. Il serait de plus de 30% dans le secteur de la finance et de l'assurance. Un chiffre qu'il faut toutefois tempérer.
A partir du 6 novembre à 15h35, les femmes en France travaillent bénévolement au regard de l'écart salarial qui existe avec les hommes. Une date calculée par l'association Les Glorieuses, en s'appuyant sur une étude publiée le 8 mars dernier par Eurostat. Elle relève que l'écart de rémunération entre les hommes et les femmes en France en 2016 s'est établi à 15,7%.Rapporté au nombre de jours ouvrés en 2018, cela donne le 6 novembre. La même étude d'Eurostat détaille cet écart de rémunération par activité économique. Ainsi pour le secteur de l'assurance et de la finance, elle évoque un écart salarial de 30,6%. Autrement dit, selon le même principe de calcul, les femmes travailleraient bénévolement depuis le 10 septembre dernier. Sur les 9 branches d'activité analysées, l'assurance et la finance arrive à une triste dernière position.
Un chiffre effrayant, mais qu'il convient toutefois de nuancer. Si les écarts de rémunérations à postes et compétences égales existent bien dans l'assurance, il faut souligner que dans son étude Eurostat rappelle que « l’écart salarial entre hommes et femmes fournit une vue d’ensemble des inégalités entre les hommes et les femmes en termes de rémunération horaire et mesure un concept qui est plus large que la notion d’égalité des rémunérations pour un travail égal. La différence de rémunération peut en partie s'expliquer par la différence entre les caractéristiques moyennes des hommes et femmes salariés (par exemple, l'expérience et l'éducation) et par des ségrégations sectorielles et professionnelles entre les hommes et les femmes ».
Plus la granularité est fine, plus les écarts se réduisent
En d'autres termes, il s'agit d'un écart entre les salaires horaires bruts moyens des hommes et des femmes. La maille utilisée par Eurostat pour son calcul est donc assez épaisse. De fait, lorsque l'on affine la granularité d'analyse, les écarts se réduisent considérablement.
Pour en juger, nous pouvons nous appuyer sur le rapport mixité diversité 2018 de l'Observatoire sur l'évolution des métiers de l'assurance (OEMA). Il livre une photographie des écarts salariaux entre hommes et femmes en 2016 en tenant compte des 7 classes définies par la convention collectives de l'assurance.
Comme le montre le tableau ci-dessus, les écarts salariaux oscillent entre 0,4% et 8,3% en faveur des hommes. Des chiffres éloignés des 30% publiés par Eurostat, mais qui soulignent toutefois l'existence de différences de traitement entre les femmes et les hommes.
Un point sur lequel les assureurs semblent travailler, puisque ces écarts sont en diminution par apport au dernier rapport de l'OEMA. Reste toutefois le sujet de la promotion des femmes. Car si elles représentaient 60,1% des effectifs de la branche en 2016, moins d'1 cadre sur 2 était de sexe féminin (49,5%). Et à peine 36,9% d'entre elles dans le pilotage et la gouvernance des entreprises.
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