Assurance vie : Les perspectives se détériorent pour 2021
Dans une note de conjoncture, Fitch Ratings détériore les perspectives sur le segment vie du marché français de l'assurance. En non-vie, elles demeurent stables.
L'exercice 2021 sur le segment vie s'annonce compliqué selon Fitch Ratings. Dans une note de conjoncture, l'agence de notation passe en revue les différents éléments qui l'amène à détériorer ses perspectives. « Nous pensons que la conséquence la plus grave et la plus durable de la pandémie pour le secteur est la baisse des taux d'intérêt. Elle devrait se poursuivre, associée à une augmentation de la migration du crédit. Mais aussi du risque de défaut à court et moyen terme. Cela augmentera la pression sur les bénéfices, la capitalisation et "la viabilité à long terme des modèles commerciaux traditionnels », avancent les analystes.
A ces données macro-économiques s'ajoute la réalité statistiques en assurance vie. La collecte s'étiole depuis plusieurs mois. Dans le contexte de taux négatif, les assureurs appuient clairement sur la pédale de frein s'agissant de la commercialisation des fonds euros. La conséquence est une baisse des revenus de l'ordre de 25% à la fin du mois de septembre par rapport à avant la crise de la Covid. L'agence note toutefois que la commercialisation des unités de compte demeure résiliente. Elle devrait atterrir au-delà des 35% de la collecte à la fin de l'année, selon Fitch, contre 28% en 2019. Mais reste à savoir si cette croissance en valeur se reflétera dans les volumes.
Enfin, toujours en raison des taux bas, les assureurs vie se retrouvent sous pression. Les marges sur investissements se réduisent impactant la réalisation de bénéfices et la génération de capital. Le résultat attendu par Fitch Ratings est une contraction de l'ordre de 20 à 25 points de base des ratios de solvabilité. Ils resteront toutefois dans les plages cibles des compagnies grâce à l'intégration de la PPB permise depuis la fin de l'année dernière.
Perspectives stables en non-vie même en cas de nouveau confinement
L'horizon semble plus dégagé en assurance non-vie. Selon l'agence de notation, les pertes liées à la pandémie, sur ce segment, « devraient rester absorbables » en 2021. Et ce même en cas de nouveau confinement « souple ». Les anticipations de Fitch s'appuient sur les perspectives en matière de renouvellement de contrats. Les exclusions de garantie liées à la pandémie vont se multiplier. Et si les lignes commerciales sont beaucoup plus sensibles aux effets du confinement, les assureurs français sont bien diversifiés entre les entreprises et les particuliers. A cela s'ajoutent des hausses de prix attendues sur les lignes commerciales.
Sur le risque de particulier, elles devraient être limitées sous l'effet, notamment, de la pression concurrentielle et plus particulièrement des bancassureurs notent les analystes.
En assurance de personnes, la taxe compensera « partiellement les gains réalisés par les assureurs maladie lors du confinement du printemps, lorsque les remboursements ont considérablement baissé », pointe l'agence. Et cette dernière de conclure que les nouvelles réglementations à venir « ne nuiront pas à la capacité des assureurs à exploiter les opportunités de croissance dans le domaine de la santé et de la protection, tout en maintenant ou en augmentant la rentabilité. Le vieillissement de la population et l'augmentation des dépenses de santé soutiennent la demande croissante de couverture complémentaire santé".
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