CARTE/INFOGRAPHIES INTERACTIVES – Au début de l'été, le ministère de l’Intérieur a livré le recensement de tous les accidents survenus en 2015 localisés par commune de France métropolitaine. Une donnée cruciale pour le secteur de l’assurance dommages, amené à prendre en charge une partie du coût de ces accidents.
Un accident corporel toutes les 9 minutes
En 2015, le nombre de tués sur les routes a augmenté pour le seconde année consécutive selon le bilan définitif de la Sécurité routière. 3.461 personnes ont ainsi perdu la vie l’année dernière contre 3.384 en en 2014, soit une hausse de 2,3%. Au-delà de ces statistiques nationales, nous nous sommes intéressés au jeu de données livré par le ministère de l’Intérieur, extrait du Bulletin d’analyse d’accident corporel (BAAC) établi par les services de police et de la gendarmerie nationale.
En 2015, ce dernier a enregistré quelque 56.603 accidents corporels survenus sur le territoire métropolitain, soit un accident toutes les 9 minutes environ. Au total 125.575 personnes ont été impliquées dans un accident corporel qu'elles aient été tuées, hospitalisées, blessées légères ou qu'elles s'en soient sorties indemnes.
Le BAAC révèle donc la localisation des accidents par commune sur l’ensemble du territoire de la France métropolitaine. Premier enseignement, sur les 36.579 communes recensées dans le fichier, 10.528 ont été le théâtre d’un accident. C'est 197 de plus que les 10.331 dénombrés en 2014. Parmi elles, 2.574 ont connu un accident mortel. Là encore le chiffre est en hausse, puisque c'était 2.529 en 2014.
L'infographie ci-dessous livre la proportion de communes touchées par au moins un accident ayant fait au moins un tué, et un blessé hospitalisé (vous pouvez naviguer entre les différentes infographies à l'aide des flèches situées de part et d'autre de la donnée mise en exergue).
Taille des villes et mortalité routière décorrélées
Deuxième enseignement, le nombre d’habitants n’est pas nécessairement corrélé au nombre de morts sur la route. Aix-en-Provence, 23e ville de France au dernier recensement se place ainsi comme la 5e commune la plus meurtrière en termes de sécurité routière en 2015 avec 13 décès, loin derrière Paris (47) et Marseille (34), mais juste derrière Nice, 5e ville de France (16). A noter que dans ce funeste classement apparaît la commune de Puisseguin au 2 rang. Elle fut le lieu d'un tragique accident d'autocar le 23 octobre 2015. Le bilan fut de 43 personnes tuées. Lyon intra-muros, 3e ville de France, pointe à la 8e place avec un bilan de 9 décès, derrière une autre commune de taille intermédiaire, Béziers (10 tués).
L'infographie ci-dessous permet de visualiser le classement des selon communes la gravité des blessures des victimes et la nombre d'accidents (vous pouvez naviguer entre les différentes infographies à l'aide des flèches situées de part et d'autre de la donnée mise en exergue).
Un coût de 22,7 milliards d'euros
Au regard des informations livrées par les services de police et de gendarmerie, et selon le système utilisé par les services de sécurité routière, il est possible de définir un indice de gravité pour chaque commune. Il est calculé selon le coût annuel de l’insécurité routière pour la Nation. Pour 2015, les valeurs tutélaires représente ainsi un coût moyen de 3.197.064 euros. Un blessé hospitalisé, 399.633 euros, et un blessé léger, 15.985 euros. Ces chiffres correspondent à la sommes de trois éléments : une perte de production, fruit du travail futur potentiel du défunt. Une perte affective pour ses proches, évaluée à partir des indemnités accordées par les tribunaux. Un pretium vivendi pour l’intéressé lui-même.
En prenant le coût annuel pour une personne décédée comme base 100, les services de sécurité routière définissent des indices proportionnels pour chaque type de victime suivant :
- Un tué : 100 points d’indice de gravité
- Un blessé hospitalisé : 12,5 points d’indice de gravité
- Un blessé léger : 0,5 point d’indice de gravité
On obtient ainsi le classement suivant pour les 5 villes les plus accidentogènes de France métropolitaine selon l'indice de gravité total.
Sur la base des valeurs tutélaires définies plus haut, les services de l'Etat estiment le coût des accidents corporels en France à 22,7Mds d'euros, dont 11,1Mds d'euros au titre de la mortalité, 10,6Mds d'euros pour les hospitalisations, 700M d'euros pour les victimes légères et 300M d'euros pour les dégâts matériels de ces accidents corporels.
De con côté, l'Institut français des sciences et technologies des transports, de l'aménagement et des réseaux (Ifsttar) évoquent une facture bien plus lourde. Il considère en effet que les forces de l'ordre ne sont pas systématiquement appelées en cas d'accident non mortel. Le nombre de blessés hospitalisés pourrait donc être 2 fois supérieur à celui du BAAC et le nombre de blessé légers 4 fois plus important. La facture s'établirait donc à 47Mds d'euros selon ces projections, en y incluant les 10,1Mds d'euros liés aux accidents uniquement matériels, soit 2,2% du PIB de la France.
Sur la carte ci-dessous sont représentés les indices de gravité cumulés pour chaque commune. En noir, les communes épargnées. Puis, plus la couleur est sombre entre le jaune et le rouge, plus la commune est accidentogène. Vous pouvez zoomer sur les communes de votre choix, ou utiliser le moteur de recherche situé en haut à droite de la carte. En cliquant sur une ville, vous obtenez le résumé de l’accidentalité de cette dernière en 2015.
Pour plus de confort, passez la carte en plein écran (dernier bouton à gauche sous le zoom)
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