Plusieurs parlementaires ont fait part mercredi de leur inquiétude concernant l'avenir de l'assureur Aviva France, objet d'une possible cession après que sa maison mère britannique a annoncé cet été réexaminer ses activités à l'étranger.
"Nous sommes inquiets par ce projet de cession et de ses conséquences sur l'avenir dans nos territoires de l'emploi des salariés des agences d'Aviva France, pour l'épargne de nos concitoyens, pour le budget de l'État et sur l'identité d'Aviva France, forgée par plus de 4.500 salariés et agents généraux", ont écrit neuf députés du groupe La République en marche dans un courrier adressé au ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire. "Le soutien des députés ravit les salariés d'Aviva. Ils ont bien compris les risques qui pourraient surgir en fonction du repreneur", s'est félicitée l'intersyndicale d'Aviva France en relayant ce courrier via son compte sur Twitter.
Contactée par l'AFP, la direction d'Aviva France n'était pas immédiatement disponible pour commenter ces informations.
Le groupe britannique d'assurance Aviva avait indiqué début août vouloir se concentrer sur ses activités au Royaume-Uni, en Irlande et au Canada, en dévoilant des résultats plombés par la pandémie et suggérant un désengagement de marchés à l'international. En ce qui concerne ses activités dans les autres pays où il est présent, "quand nous ne pourrons pas respecter notre stratégie, nous prendrons des actions décisives et nous retirerons des capitaux", avait alors prévenu la directrice générale du groupe Amanda Blanc.
Un consortium formé par l'assureur allemand Allianz et l'assureur vie installé aux Bermudes Athora Holding, filiale du fonds d'investissement américain Apollo, a déposé une offre pour la reprise d'Aviva France, a affirmé à l'AFP une source proche des discussions, confirmant des informations parues précédemment dans la presse.
"La cession d'Aviva France à un fonds d'investissement domicilié dans un paradis fiscal, dont la gestion des actifs se réaliserait aux États-Unis, ferait peser de graves risques aux 75 milliards d'euros d'épargne française présents chez Aviva France" et "nuirait aux avancées de justice fiscale réalisées par le gouvernement, alors qu'Aviva France règle tous les ans près de 100 millions d'euros d'impôts sur les sociétés et 75 millions d'euros de cotisations", écrivent les députés dans le courrier. Dans ce contexte, les parlementaires demandent au ministre Bruno Le Maire son "appréciation sur cette transaction".
En France, Aviva distribue une vaste gamme de produits d'assurance. En assurance vie, l'assureur est notamment le partenaire de l'Association française d'épargne et de retraite (Afer), première fédération d'épargnants dans le pays. En 2019, Aviva France a réalisé un chiffre d'affaires de 1,39 milliard d'euros en assurances dommages et collecté 6,5 milliards d'euros d'épargne, selon des chiffres publiés sur son site internet.
Interrogée par l'AFP, l'Afer s'est dit "confiante parce qu'elle a eu connaissance d'une offre qu'elle n'a pas agréée. Elle a en revanche connaissance d'autres offres plus intéressantes qui seront appréciées le moment venu", a fait savoir l'association par la voix de son président Gérard Bekerman.
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