Climat : OFI Asset Management s'oppose à la stratégie de Total
Le gestionnaire d’actifs, Ofi Asset Management a annoncé être « contre » la stratégie climat de Total dont le vote est prévu à l’assemblée générale, le 28 mai prochain.
La société de gestion d’actifs, Ofi Asset Management, détenue à 60% par Macif et 25% par Matmut, a annoncé voter contre la stratégie climat de Total, lors de sa présentation, le 28 mai prochain, durant l’assemblée générale. L’actionnaire se dit engagé pour une finance responsable. Il affiche son inquiétude dans un communiqué au regard des projections à la hausse du groupe, dans le secteur gazier et le développement de nouveaux projets pétroliers.
OFI, qui pèse moins de 1% de l'actionnariat de l'entreprise pétrolière, pointe du doigt dans son communiqué le besoin urgent pour Total de réduire la production d’énergies fossiles, ainsi que les nouveaux projets pétroliers du groupe, notamment dans des zones sensibles comme en Afrique de l’Est ou en zone Arctique. De plus, il estime « impératif que le groupe amplifie ses efforts et accélère la mise en place de mesures permettant une baisse significative en valeur absolue de ses émissions de scope 3 d’ici 2030 », indique la note. En effet, le scope 3 regroupe toutes les émissions de gaz à effet de serre indirectement liées à la fabrication du produit, mais aussi celle des étapes du cycle de vie de celui-ci.
Des objectifs flous
Le groupe Total s’était engagé à réduire son émission de scope 3 à horizon 2030, par rapport à leur niveau de 2015. Cependant, Ofi Asset Management « regrette l’absence de précisions chiffrées quant à l’objectif visé ». Il en va de même du manque d’informations vis-à-vis des moyens et du recours aux technologies pour atteindre ses objectifs, ce qui ne rassure pas les investisseurs. « OFI Asset Management encourage la société TOTAL SE à préciser ces données dans son prochain rapport climat », commente le gestionnaire d’actifs.
Ofi Asset Management est aujourd’hui le premier actionnaire de Total à avoir fait part d’une position contraire au projet climatique du groupe. La société de gestion affiche une nouvelle fois, un profil de pionnier vis-à-vis de ces questions. Elle avait été le premier acteur français à reconnaitre la nécessité de sortir du pétrole à l’horizon 2050 et avait souligné le besoin de sortir au plus vite des hydrocarbures les plus dangereux.
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