CNP Assurances : Stéphane Dedeyan mise sur un modèle à deux jambes

Stéphane Dedeyan, directeur général de CNP Assurances, annonce la structuration d’une activité multi-partenariale en modèle ouvert au Brésil, en parallèle de son accord stratégique avec Caixa Economica Federal.

« Compte tenu de la place très importante de CNP Assurances dans le marché français, il est fondamental et très stratégique pour nous d’avoir des relais de croissance à l’international », a déclaré Stéphane Dedeyan, directeur général de CNP Assurances, dans une rencontre organisée par l’Association nationale de journalistes de l’assurance (Anja).

Stéphane Dedeyan souhaite reproduire à l’international son modèle français, basé sur deux jambes : « D’un côté, nous avons des partenaires très stratégiques comme La Banque Postale ou BPCE, et de l’autre, un modèle ouvert grâce auquel on travaille avec Boursorama ou la Banque Rothschild., les mutuelles… cela sécurise le modèle. Les partenariats stratégiques nous donnent de la visibilité sur le long terme et une capacité d’investissement, tandis que le modèle ouvert nous permet de nous diversifier ».

En Italie, CNP Assurances a déjà mis en place cette stratégie. Fin juillet, le bancassureur public annonçait l’acquisition des parts d’Unicredit (49%) dans CNP Vita Assicura pour 500M d’euros. « Cette opération est la suite logique de l'acquisition des activités d'assurance vie d'Aviva l'année dernière, elle nous permettra d'accélérer le développement de notre modèle ouvert en Italie tout en maintenant notre partenariat stratégique avec UniCredit, notre partenaire historique sur ce marché », déclarait alors Stéphane Dedeyan dans un communiqué.

Dans les prochains jours, CNP Assurances devrait annoncer la même stratégie au Brésil : d’un côté, son accord stratégique avec Caixa Economica Federal poursuit son développement, et de l’autre, CNP Assurances se met en ordre de marche pour proposer une activité en modèle ouvert avec d’autres partenaires. Cela devrait permettre à CNP Assurances de se développer auprès de la moitié des brésiliens, soit 100 millions d’habitants, qui ne sont pas clients de Caixa Economica Federal.

Des prises de participation à la clé

Afin de structurer cette nouvelle activité multi-partenariale au Brésil, CNP Assurances devrait annoncer prochainement plusieurs prises de participation. « Nous avions certaines activités avec Caixa Economica Federal en modèle ouvert dans lesquelles la banque brésilienne était minoritaire. CNP Assurances devrait donc reprendre les parts minoritaires de la banque brésilienne dans certaines entités, essentiellement en l’assurance de personnes et accessoirement, quelques activités dommages », précise Stéphane Dedeyan.

LBP, un taux d'équipement encourageant

En France, Stéphane Dedeyan considère qu’il y a un potentiel de développement important à l’intérieur du réseau de La Banque Postale. "Le taux de détention de contrats d’assurance des clients de la banque fluctue entre 13% et 20% en fonction des produits, contre 40 à 50% pour le Crédit Mutuel ou 30% pour Crédit Agricole Assurances », expose le DG de CNP Assurances.

A propos de l’intégration des activités assurance de La Banque Postale, le nouveau siège de CNP Assurances à Issy-les-Moulineaux a vocation à accueillir les équipes parisiennes de LBP dédiées à l’assurance, entre 200 et 250 personnes.

Le projet d’intégrer l’activité IARD de La Banque Postale a pris du retard à cause du retrait de la cote de CNP Assurances. L’intégration devrait démarrer en janvier 2023 et consiste dans un premier temps à débrancher les activités assurance de La Banque Postale pour les intégrer dans les systèmes d’information de CNP Assurances. « Dans un premier temps, l’objectif est de basculer les activités sans conséquences pour les clients de La Banque Postale, sans rupture. Dans un deuxième temps, nous allons réfléchir à la façon d’optimiser l’animation entre l’IARD et l’assurance de personnes. A terme, l’objectif est de structurer l’activité IARD en mode multi-partenariat en raison notamment des effets positifs de la diversification en matière de solvabilité », explique Stéphane Dedeyan.