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Coronavirus / Perte d'exploitation : La solvabilité des assureurs dommages en jeu

jeudi 2 avril 2020
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Si les assureurs devaient couvrir les pertes d'exploitation des entreprises affectées par la crise du coronavirus, évaluées à plus de 50 milliards d'euros, "il n'y aurait plus d'assureurs dommages", a affirmé Jean-Laurent Granier, vice-président de la Fédération française de l'Assurance (FFA).

"Le chiffre de 50 milliards d'euros est effectivement de l'ordre de ce que représentent les pertes d'exploitation dans cette période de risque systémique", a estimé sur BFM Business M. Granier, également PDG de Generali France. Ce montant "représente aussi l'équivalent des fonds propres de l'ensemble des assureurs dommages dans ce pays. Cela veut dire que si une telle contribution était demandée, tous les fonds propres seraient consommés et il n'y aurait plus d'assureurs dommages", a-t-il déclaré.

Depuis le début du confinement en France, les assureurs de l'Hexagone sont accusés par certains de ne pas aider suffisamment les entreprises et les travailleurs indépendants frappés par la crise économique déclenchée par la pandémie de Covid-19.

"Les assurances doivent aller plus loin", a déclaré mercredi au Sénat la secrétaire d'État à l'Économie, Agnès Pannier-Runacher, leur demandant d'augmenter leur contribution au fonds national de solidarité destiné aux très petites entreprises (TPE) et indépendants. Les assureurs fournissent "un effort considérable" de soutien à l'économie de l'ordre de trois milliards d'euros dont 200 millions versé au fonds national de solidarité, a défendu M. Granier expliquant qu'il portait sur toutes les branches de l'assurance.

Ces actions comprennent notamment la prise en charge des arrêts de travail, les remboursements de santé ainsi que l'engagement annoncé la semaine dernière de maintenir les garanties d'assurance "même en l'absence de primes pour que les entreprises puissent continuer à fonctionner". Les compagnies d'assurance, propriétaires de parcs immobiliers, ont également décidé de reporter les loyers du deuxième trimestre "pour les petites et moyenne entreprises clientes", a poursuivi le numéro deux de la FFA. "Il faut prendre conscience que la catastrophe sanitaire que nous affrontons aujourd'hui est inédite, elle touche tous les secteurs de l'économie en même temps", y compris les assureurs, a argué le responsable.

"Il ne s'agit pas donc d'un risque aléatoire ou assurantiel mais d'un risque systémique (...). Les seuls qui ont la ressource pour faire face à de telles situations, ce sont les États", a-t-il estimé. "En cas de catastrophe sanitaire, nous nous sommes engagés à réfléchir à un système de même nature" que le régime de catastrophe naturelle, a-t-il rappelé.

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