Edito : Jeu avec (presque) obligation d'achat

lundi 26 septembre 2016
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Les objets connectés ont le vent en poupe dans le secteur. Pour l'heure, réglementation oblige, ils servent avant tout à inculquer le goût de l'effort physique pour se bâtir, ou conserver, une meilleure santé. En bref, faire de la prévention. Mais hélas, ce goût de l'effort physique, pour biens des personnes, ne croît que dans la perspective de décrocher une récompense. En l'occurrence, les mangeurs sains, les bons marcheurs ou les sportifs du dimanche bénéficient de bons de réductions chez les partenaires de leur assureur.

C'est mieux que rien, mais on sent bien la volonté d'aller plus loin derrière et de toucher à la prime d'assurance, comme certains le font en assurance auto. Loin de nous cette idée tentent de rassurer les plus avancés sur le sujet. C'est la double peine accusent les plus farouches opposants, affirmant que les plus fragiles paieront du coup plus chers. Le débat semble, pour l'heure, irréconciliable et ne se conclura finalement que le jour où la loi permettra de moduler les cotisations santé en fonction du comportement. On verra alors si les questions de principe l'emportent sur les visées mercantiles, mères nourricières des entreprises qu'elles soient à but lucratif ou non.

En attendant, certains font avec les moyens offerts par la loi et prévoient par exemple de rembourser tout ou partie des objets de santé connectés. C'est par exemple le cas d'Eovi MCD mutuelle dans sa dernière offre à destination des séniors. Sur le papier la promesse est alléchante. En achetant en pharmacie un appareil du partenaire Visiomed, vous avez accès à tout un univers de services dont la consultation médicale virtuelle permise, entre autres, grâce aux données recueillies par les auto-tensiomètres et autres glucomètres connectés à l'application dédiée sur votre smartphone. Un univers qui s'ouvre moyennant... un abonnement, non pris en charge par Eovi. Rien n'oblige évidemment l'adhérent à souscrire à ces services en plus. Mais ce serait finalement comme acheter un iPhone sans prendre d'abonnement téléphonique. Autant dire que nombreux seront surement tentés de s'abonner.

Le long tunnel de discussions sur le PLFSS 2017, qui vient tout juste de s'ouvrir, nous rappelle que la santé est presque un marché comme un autre, régi par ce principe immuable de l'équilibre économique : ce que l'on reçoit d'un côté est pris d'un autre. La prévention n'est donc pas si différente.

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