Il paraît que le journalisme est l'un des pires métiers à exercer. Vous comprendrez aisément que je ne souscris pas à cette assertion, et il me faudrait plus qu'un édito pour souligner la richesse de cette profession. En revanche, une chose est certaine, il est en train de devenir l'un des métiers les plus critiqués. Il suffit de se balader un peu sur les réseaux sociaux pour voir se déverser des torrents de verbiages peu respectueux à l'endroit de mes confrères. Loin de me lancer dans un corporatisme à tous crins, je regrette que le débat contradictoire ait laissé place aux postures inconséquentes.
Les détracteurs, qui avançaient masqués sous des pseudonymes, trouvent de plus en plus de relais auprès de responsables politiques qui n'ont de responsable que le nom et qui goûtent peu à la critique dont ils ont fait, eux-mêmes, leur fonds de commerce. L'actualité de la semaine passée autour de Jean-Luc Mélenchon en fut, une fois de plus, la démonstration consternante. Jusque-là, la presse professionnelle, parce que plus confidentielle, semblait passer entre les gouttes de venin. Mais je m'inquiète, depuis quelques semaines, de voir des publications critiquer tel ou tel titre. Un acte sain. A condition qu'il s'appuie sur des faits avérés ou qu'il ne soit animé par un quelconque ressentiment personnel.
Comme le répétait un de mes professeurs pendant mes études de journalisme : « Ne cherchez pas à être objectifs. Vous êtes des êtres humains comme tout le monde, avec vos idées, vos certitudes et vos convictions. Mais soyez d'une honnêteté à toute épreuve ». C'est ce qui doit finalement nous différencier d'un blogueur qui s'arrange avec la vérité pour servir son propos, ou se laisse aller à des considérations mues par des intérêts économiques ou du favoritisme.
Gardons cette rigueur dans l'information qui fait le sel de notre métier. Et souhaitons qu'elle transpire auprès de notre lectorat, mais surtout auprès des commentateurs. Toutes les opinions ont leur place, à condition qu'elles ne relèvent pas de l'éructation permanente et stérile. Soyons honnêtes ! Le traitement de l'actualité n'en ressortira que plus grandi.
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