Impôt sur les successions : Les Français divisés

mardi 8 février 2022
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Les Français sont majoritairement réfractaires à l’idée d’un renforcement de la taxation sur les successions, selon les résultats du baromètre 2022 du Cercle de l’épargne et Ipsos.

À l’approche des présidentielles, la question de l’impôt sur les successions, soulevée par la commission d’économistes « Blanchard – Tirole » dans le rapport rendu au président de la République en juin 2021, divise. Épinglée pour des questions de lutte contre les inégalités, la commission plaidait pour une réforme de la taxation des successions, notamment en limitant les possibilités d’exonération de taxes en cas de succession.

Dans ce contexte, le Cercle des épargnants a publié, le 8 février 2022, les résultats de la 20ème édition du baromètre « Les Français, l’épargne et la retraite ». Alors que la question d’une réforme visant à renforcer la taxation sur les successions a été posée, 58% des interrogés s’y sont opposés. Parmi les 42% personnes favorables au renforcement de la taxation, 50% des répondants avaient moins de 35 ans et 37% étaient des personnes de 60 ans et plus. En revanche, les deux tiers (66%) des personnes interrogées sont favorables à l’idée de rendre cet impôt plus progressif, afin d'imposer une taxation plus élevée aux patrimoines les plus importants.

Ce n’est néanmoins pas l’unique point sur lequel les débats devront se tourner. Au-delà du taux d’imposition, le choix du patrimoine à imposer interroge. Sur cette question, les interrogés ont répondu à 54% que le taux d’imposition sur les successions devrait être fixé par rapport au patrimoine du bénéficiaire, contre 46% qui considère qu’il devrait être basé sur le patrimoine du défunt.

La future réforme des retraites

Autre sujet phare de la prochaine mandature, la réforme des retraites. Avec une espérance de vie qui se rallonge, les Français semblent conscients de la nécessité de réformer le système actuel. Selon le baromètre 2022 du Cercle de l’épargne, 72% des répondants y sont favorables. Néanmoins, une majorité (54%) n’adhère pas à la réforme telle qu’elle est présentée aujourd’hui tandis que les Français semblent être d’accord (74%) concernant un rapprochement des régimes de retraite privés et public. Du point de vue des répondants non retraités, peu semblent favorables au recul de l’âge de départ à la retraite ou à une baisse de leur pension, tandis que le développement d’un fonds de pension ou l’augmentation des cotisations pourraient être des actions pour assurer la viabilité du système.

Ainsi, le financement des retraites demeure en tête des priorités des Français, selon le baromètre 2022. Bien que l’inquiétude face à l’avenir du système de retraite soit en baisse, 76% des Français se disent toujours « inquiets », contre 87% en 2017. Un tiers des futurs retraités envisage même de continuer à travailler après l’âge de départ à la retraite. Néanmoins, seulement 15% des répondants ont déclaré avoir effectivement continué lorsqu’ils ont atteint l’âge de partir.

Afin de palier à cette incertitude, le PER peut apparaître comme une solution pour préparer ses beaux jours. Pourtant, la notoriété de la loi Pacte qui autorise le remplacement des plans d’épargne retraite complémentaire par des PER a encore du chemin à faire. Toujours selon le baromètre 2022, 47% des détenteurs d’un PERP, contrat Madelin et PERCO ignoraient la possibilité de transfert de ce type de contrat vers un PER. Ce résultat est néanmoins en forte baisse, puisque qu’ils étaient 62% en 2021 à ne pas en avoir conscience.

Enfin, presque un Français sur deux a déclaré « connaître le PER », alors que seulement 13% ont annoncé « bien » le connaître. « Ceux qui connaissent le PER le trouvent attractif fiscalement et, dans une moindre mesure, souple et intéressant dans le cadre d’une transmission », explique le Cercle de l’épargne dans un communiqué.

Alors que l’actualité au sujet de l’épargne et des produits financiers ne cesse d’attirer de plus en plus de curieux – ils sont 45% à s’y intéresser en 2022, contre 41% en 2020 –, les Français continuent de favoriser des placements peu risqués au détriment d’un rendement supérieur, au grand bonheur de l’assurance vie et du livret A qui se maintiennent comme les placements les plus répandus depuis 5 ans.

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