Après quatre ans, l’État américain se retire totalement d'AIG en vendant les dernières actions ordinaires qui lui restait.
Le 10 décembre 2012 est à marquer d'une pierre blanche. En effet, le feuilleton AIG/Etat américain qui court depuis quatre ans vient enfin de se clôturer. Quatre années où l'assureur américain a été sous perfusion. En effet, en 2008, celui qui est alors le premier assureur américain, encaisse, sur les six premiers mois de cette année des pertes colossales de 13,2 Mds de dollards à cause d'une trop grosse part de Crédit Default Swaps (CDS) et de CDO. Avec la crise des subprimes, la combinaison CDS et CDO n'a pas tenu le choc et AIG s'est litéralement éffondré jusqu'à la faillite. Mais couvrant à l'époque 74 millions d’assurés dans 130 pays, tout en employant 116.000 personnes, en septembre 2008, La Banque centrale et La Réserve fédérale apportent 182Mds de dollards d'aide à l'assureur, alors que quelques semaines plus tôt la banque Lehman Brothers avait été laissée en faillite. (Voir notre dossier de septembre 2011).
Depuis avril 2011, date à laquelle l'Etat possédait encore 92% du capital d'AIG s'est désengagé progressivement en procédant à plusieurs ventes successives d'actions. La dernière en date, début septembre, avait ramené la participation de l'Etat dans AIG de 53,4% à 15,9% et dégagé un produit net de 20,7 milliards pour les finances publiques.
Hier, le 10 décembre, les États-Unis ont annoncé la fin de la participation de l’État dans le groupe. Le département du Trésor américain a annoncé qu'il mettait en vente la « totalité » des quelques 234 millions d'actions ordinaires qu'il possède encore dans l'assureur. Le prix de vente des actions sera fixé ultérieurement, juste avant leur introduction sur le marché. Si on se réfère au cours du titre lundi 10 décembre à la Bourse de New York, l'opération pourrait rapporter quelque 7,8Mds de dollars au Trésor dont le principal objectif a déjà été atteint: récupérer sa mise. Pour se couvrir d'éventuelles déconvenues, le Trésor a par ailleurs conservé une option. Il précise détenir encore un nombre indéterminé de « warrants » qui lui donnent un droit préférentiel pour racheter ultérieurement des actions AIG sur le marché.
Le 16 septembre 2008, l'action ne valait plus que 1,25 dollar à la Bourse de New York, hier, elle en valait 33,36 dollars. L'assureur est repassé dans le vert en dégageant au troisième trimestre 2012 un bénéfice net part du groupe de 1,86 milliard de dollars alors qu'il avait essuyé une perte de 4Mds de dollars un an plus tôt.
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