INTERVIEW - Frédéric Pauthier, directeur des ressources humaines de la MGEN depuis mai 2018, détaille sa feuille de route pour les prochaines années. Innovation managériale, simplification des processus, le mutuelle de la fonction publique démarre sa transformation.
Quel est votre projet pour la MGEN ?
La MGEN s'est construite sur une position de quasi-monopole et de mono-produit, grâce à son référencement historique au ministère de l'Education nationale. Son modèle n'a pas été remis en question depuis longtemps. Mais l'arrivée de la concurrence, la nomination d'une nouvelle direction, l'élargissement de l'offre, la création du groupe Vyv et le nouveau plan stratégique "MGEN Demain" sont les leviers d'une profonde transformation.
Quelle est votre feuille de route dans le domaine des ressources humaines ?
Le plan "MGEN Demain" sera mis en œuvre dès 2019. L'objectif est de rationaliser, simplifier et de moderniser un certain nombre de processus et de métiers. Avec la robotisation et l’automatisation des métiers de gestion et de la relation clients, une grande partie des 5.000 emplois des activités de livre 2 de la MGEN va devoir se transformer. Mon objectif est de développer l'employabilité et l'engagement des collaborateurs concernés et de les associer à cette transformation.
Quelles actions concrètes allez-vous mettre en place ?
Quand je suis arrivé, j'avais une vingtaine de parapheurs à traiter par jour… L'objectif est donc d'alléger la DRH de toute cette lourdeur administrative grâce à la digitalisation de certains processus. Par exemple, nous avons mis en place récemment le bulletin de paie électronique avec le coffre-fort salarié et lancé un programme d'acculturation des collaborateurs au digital.
Vous êtes partisan de l'innovation managériale et de l'entreprise libérée. Pensez-vous mener la MGEN vers cette voie ?
Nous allons travailler le sujet avec l'ensemble de la ligne managériale. Mais il s’agit avant tout d’une impulsion qui doit venir des dirigeants. En janvier prochain, nous lançons des formations, coaching et séminaires pour accompagner 500 de nos collaborateurs vers un nouveau modèle managérial, axe de développement des richesses humaines de notre plan stratégique. Cette première phase doit permettre la prise de conscience que l'on peut fonctionner différemment sur la base d'expérimentations volontaires. Les salariés sont motivés. L'idée est de développer les compétences comportementales, les « soft skills » pour redonner la main aux collaborateurs sur ce qui les concerne au quotidien. Le rôle du manager est de faire émerger les réponses dans ses équipes, pour donner du sens et une direction. Le manager se doit d’être avec ses équipes, de travailler parmi eux, et d’être le chef d'orchestre de l'intelligence collective.
Quel est le rôle des managers dans cette nouvelle organisation ?
Cela peut fonctionner si les dirigeants sont convaincus de la nécessité de changer de paradigme. Il faut une vraie volonté de délégation du pouvoir de décision. Mais cela ne dédouane pas les managers de leurs responsabilités. Les managers doivent se désinvestir de leur égo et de leurs attributs de pouvoir.
Et sur le télétravail ?
Le télétravail est actuellement testé au sein de deux structures juridiques de la MGEN. Nous allons l'étendre à l'ensemble des collaborateurs, grâce à un nouvel accord qui sera signé en 2019. Les collaborateurs qui le souhaitent pourront bénéficier jusqu'à 3 jours de télétravail par semaine si cela est compatible avec leur activité. L'idée est de favoriser également le travail en mobilité ou sur des tiers lieux comme des centres de gestion par exemple.
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