Résultats 2017 T3 : AIG dans le rouge après les catastrophes naturelles
L'assureur AIG est tombé dans le rouge au troisième trimestre, essuyant une perte nette de 1,74 milliard de dollars due à des indemnisations de clients affectés par les ouragans Harvey, Irma et Maria ayant ravagé durant l'été le Texas, la Floride, Porto Rico et les Caraïbes.
Ce résultat négatif s'est traduit par une perte par action ajustée, référence en Amérique du nord, de 1,22 dollar, contre 0,79 dollar anticipée par les analystes. Au troisième trimestre 2016, AIG avait dégagé un bénéfice net de 462 millions de dollars pour un bénéfice par action de 1,01 dollar.
Les résultats du trimestre sous revue ont également pâti de réserves d'un montant de 836 millions de dollars dues à des polices d'assurances vendues en 2016 à des multinationales. Ces réserves étaient inattendues par les marchés, qui espéraient qu'AIG avait fini par mettre en sourdine la question des nombreuses pertes liées à l'assurance commerciale ayant grevé ses bénéfices lors des derniers trimestres.
"Au troisième trimestre, l'industrie de l'assurance a fait face à des catastrophes naturelles sans précédent", a expliqué le PDG Brian Duperreault, à la tête de l'entreprise depuis mai. Harvey, Irma et Maria devraient coûter entre 68 et 148 milliards de dollars aux assureurs, selon les estimations des experts.
En tout, AIG a inscrit une charge de 3 milliards de dollars avant impôts dans ses comptes trimestriels liée à ces ouragans. Ce qui correspond aux chiffres dévoilés début octobre quand l'assureur avait prévenu que cette somme comprendrait également les indemnisations prévues pour ses clients affectés par le séisme meurtrier du 19 septembre au Mexique.
Dans le détail, les pertes liées à Harvey devraient être comprises entre 1,1 et 1,2 milliard de dollars, celles causées par Irma seraient, elles, de l'ordre de 1 à 1,1 milliard. L'ouragan Maria, qui a dévasté l'île de Porto Rico, devrait se traduire par des pertes allant de 600 à 700 millions de dollars.
Moins de six mois après son arrivée à la tête d'AIG, Brian Duperreault a commencé à imprimer sa marque. Il a remanié l'équipe dirigeante en faisant venir des hommes avec lesquels il a travaillé au cabinet de conseils Marsh & McLennan, qu'il a dirigé entre 2008 et 2012 et débauché également chez les concurrents.
Sa plus grande victoire pour l'instant est le retrait annoncé fin septembre d'AIG de la liste des sociétés à risque systémique, qui lui imposait une surveillance réglementaire renforcée. Le groupe avait été une des principales entreprises au centre de la déroute financière provoquée par les prêts immobiliers à risque ("subprimes") en 2008. L'Etat fédéral américain avait dû utiliser l'argent du contribuable pour le sauver de la faillite, apportant plus de 180 milliards de dollars, ce qui avait provoqué un tollé au parlement.
Avec une trentaine de grandes banques, dont la faillite est considérée trop risquée pour le système financier, AIG, ainsi que quatre autres établissements financiers non bancaires, avaient été ensuite placés en 2013 sur la liste des groupes présentant des risques "systémiques" ou "too big to fail" ("trop importants pour faire faillite") dans le cadre de la loi Dodd-Frank. AIG n'est plus cependant le mastodonte qu'il a été avant la crise financière, avec des activités variées dont certaines hors de son coeur de métier.
Le groupe a cédé pour plus de 500 milliards de dollars d'actifs et procédé à des milliers de licenciements.
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