Santé : Les Français attachés au système de soins actuel (étude Adaf)
L'Adaf a dévoilé les résultats d'une étude sur le système de soins. Elle tend à démontrer que les Français sont attachés à l'articulation entre Sécu et complémentaires.
Les études commandées par les complémentaires santé sur l'idée d'une Grande Sécu se suivent et se ressemblent. Après Malakoff Humanis qui avait interrogé les chefs d'entreprise, c'est au tour de l'Adaf de sortir une étude. Confiée à BVA, elle dévoile les aspirations des Français, des chefs d'entreprise et des professionnels de santé sur l'avenir du système de santé.
Premier enseignement, le scénario du 100% Sécu, porté par Olivier Véran et actuellement examiné par le Hcaam ne séduit guère les sondés. Ils sont ainsi environ un quart à souhaité que l'Etat prenne en charge tous les frais de santé (26% des Français, 22% des chefs d'entreprise et 13 des professionnels de santé). A l'inverse, ils sont une majorité (59%) a préférer un système de copaiement entre l'Assurance maladie et les organismes complémentaires. Cette proportion grimpe même jusqu'à 71% chez les employeurs.
Une meilleure transparence
D'ailleurs, une réforme du système de santé ne fait pas, pour l'instant, partie des enjeux majeurs pointés par les Français. Alors qu'une élection présidentielle se profile, ils estiment ainsi que retraite et assurance chômage méritent une réforme en profondeur. Et quand bien même il faudrait réforme l'articulation Sécu/Ocam, les personnes interrogées envisagent plutôt des adaptations. 56% prônent dès lors une clarification des tarifs et de l'étendue des couvertures des complémentaires. Pour un tiers (37%), il faudrait par ailleurs améliorer la prise en charge des jeunes et des personnes âgées. Enfin, 32% souhaiteraient que l'accent soit mis sur les actions de prévention.
Mieux, l'étude BVA révèle que les Français ont une bonne image des assureurs santé. Ils sont ainsi 75% a estimé que leur complémentaire a été au rendez-vous lors de moments clés de leur vie (maternité, accident, maladie grave...). « D’évidence, l’assurance santé constitue pour la population un véritable amortisseur face aux aléas de l’existence », en conclut l'Adaf.
Confiance dans le système actuel
Finalement, cette articulation entre l'Assurance maladie et les assureurs privés favorise la liberté de choix dans le parcours de soins dans l'esprit des Français. Ils ne sont finalement que 11% à choisir leur praticien en fonction de ses tarifs. Et 76% sont attachés à cette possibilité de consulter le médecin ou le dentiste de leur choix, quand bien même il pratiquerait des dépassements d'honoraires. En conclusion, les résultats de l'enquête commandée par l'Adaf montrent que 68% des Français ont confiance dans le système tel qu'il existe actuellement.
Cette étude apporte de l'eau au moulin des membres de l'Adaf. Depuis plusieurs semaine, l'association fourbit ses armes pour tuer dans l'oeuf l'idée d'une Grande Sécu. « Le transfert des risques à la Sécurité sociale conduirait à un système uniforme et inadapté à toutes les situations individuelles. Regardez sinon comment la Sécurité sociale est incapable de s’adapter aux déserts médicaux. Nous pensons, au contraire, que les assureurs santé peuvent avoir un rôle majeur pour compenser les déserts médicaux grâce aux investissements dans la e-santé. Pour ce faire, il faut desserrer l’étau autour des organismes complémentaires. L’Etat pourrait marquer de objectifs en matière de politique de santé à moyen terme, et ensuite dérèglementer le système, ce qui nous permettrait de faire des investissements sur l’innovation médicale ou la prévention », nous confiait récemment un membre.
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