Stratégie : QBE face au Brexit

jeudi 28 juin 2018
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Le 11 juin dernier, QBE obtenait le feu vert de la Banque nationale de Belgique pour créer une filiale dans le plat pays et ainsi pallier la perte potentielle du passeport européen dans le cadre du Brexit.

QBE France devrait devenir QBE Europe France. Le groupe d'origine australienne a en effet obtenu l'agrément des autorités belges pour y implanter une filiale baptisée QBE Europe. « Bien que dans le cadre du Brexit, une période de transition ait été convenue jusqu'à fin 2020, nous travaillons pour un démarrage au 1er janvier 2019 », précise Renaud de Pressigny, directeur général de QBE France.

Transfert et re-souscription

Côté français, le changement de succursale ne changera rien pour les clients. « Nous allons transférer nos portefeuilles de QBE Insurance (Europe) Limited France à la succursale française de QBE Europe sans aucune modification contractuelle pour nos clients », affirme Renaud de Pressigny.

En revanche, pour le transfert du Royaume-Uni vers la succursale en Belgique, la procédure est plus complexe. « Les affaires qui concernent l'Europe continentale et souscrites à Londres ne seront pas transférées, mais re-souscrites par QBE Europe. S'ajoute une procédure devant la haute cour d'Angleterre qui doit permettre au juge de vérifier que les droits des assurés ont été préservés et qu'ils ont été correctement informés », poursuit le directeur général de QBE France.

Le processus sera toutefois progressif. Les polices anglaises courront jusqu'à leur expiration et seront resouscrites à échéance par QBE Europe. « Il n'existe pas de tacite reconduction en Angleterre, QBE Europe re-souscrira les contrats en liberté de prestations de service concernant des risques européens au fur et à mesure des échéances », souligne M. de Pressigny.

Le choix de la Belgique n'est pas anodin pour QBE

QBE justifie le choix de la Belgique pour y installer sa succursale par plusieurs raisons. En premier lieu parce que QBE Europe va regrouper les activités d'assurance directe et de réassurance. De nombreux régulateurs approchés par QBE demandaient deux compagnies distinctes.

Seconde raison, les relations historiques entre la Belgique et QBE. L'assureur avait en effet racheté un réassureur belge, Secura SA, en 2010, devenu depuis QBE Re. « Nous devions aller très vite car à l'origine des discussions sur le Brexit, il n’était pas question de période de transition. Il fallait donc impérativement être prêt au plus tard au 1er janvier 2019 », explique Renaud de Pressigny. En effet, bien que présent en France, QBE n'est pas régulé par l'ACPR, mais par le régulateur anglais, puisque succursale de la compagnie basée à Londres.

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