Avec un marché qui devrait dépasser les 1,5 milliard d’euros en 2019, l’assurance protection juridique est passée en 10 ans du simple produit de niche vendu en inclusion au « must have » indispensable et vendu à part entière. Et le produit à encore de beaux jours devant lui.
« Avec une progression annuelle de 5% depuis au moins 10 ans, la PJ fait partie des produits qui assurent aujourd’hui aux compagnies un levier de croissance pérenne. Même si l’équipement des Français augmente chaque année, la marge de progression est encore importante dans un marché IARD où les perspectives de développement sont devenues rares », prévient d’emblée un avocat spécialiste des assurances.
Alors qu’en 2012 le marché de la protection juridique pesait 970 millions d’euros, le chiffre d’affaires de l’activité devrait, fin 2019, dépasser la barre des 1,5 milliard d’euros, soit environ 3% du marché dommages. Si moins de 50% des particuliers sont équipés, les compagnies d’assurance positionnées sur ce créneau ont peu à peu basculé d’un produit de niche, souvent vendu à bas prix et en inclusion des contrats MRH, à un produit à part entière, plus complet et surtout commercialisé seul.
« Vendre une assurance protection juridique en stand alone permet à l’assureur un meilleur conseil à ses clients. In fine, même si la PJ est beaucoup plus consommée cela permet surtout de la vendre plus chère », ajoute notre avocat. Résultat, avec un prime annuelle qui dépasse rarement les 20 euros en inclusion, la protection juridique peut atteindre les 60 euros lorsqu’elle est vendue en propre. Aujourd’hui, la moitié des particuliers français équipés le seraient hors option ou inclusion.
Le marché des pros en ligne de mire
Surtout, le marché de la PJ, aujourd’hui rentable, se tourne davantage vers les professionnels, encore peu équipés. 1/5 des TPE/PME du marché serait actuellement protégé, avec des produits largement plus onéreux que les aides des contrats PJ de base destinées aux particuliers. La croissance des actions en justice n’épargne pas les professionnels et les assureurs l’ont bien compris. En leur proposant des aides juridiques dédiéeset étoffées, le coût des garanties augmente et les primes peuvent dépasser les 500 euros par an.
Alors que les assureurs revendiquent aujourd’hui la résolution de près de 70% des litiges ouverts auprès de leurs filiales PJ, « le danger lorsque l’on atteint un fort taux d’équipement, c’est une dégradation du risque avec une hausse de la sinistralité », confie une responsable d’Allianz Protection Juridique. Malgré un meilleur accès à l’information et une offre de services juridiques largement pléthorique, les assureurs peuvent encore compter sur une méconnaissance des Français en la matière avec une marge de progression du taux d’équipement qui laisse présager de beaux jours à la PJ. Selon le dernier baromètre effectué par Axa Protection Juridique et Ipsos, 70% des Français sont confrontés à un litige mais renoncent à se défendre faute de temps ou d’information et 83% des sondés se disent découragés pour régler un litige avant même d’entreprendre des démarches... Le potentiel est donc encore grand !
Féquences de contact
Surtout, les assureurs utilisent de plus en plus la PJ comme moyen de multiplier la fréquence de contacts avec les assurés pour in fine tenter de les multiéquiper. « Les filiales des compagnies dédiées à la protection juridique profitent de l’important besoin de conseil autour du règlement de litiges à l’amiable pour faire le point sur les contrats en cours et tenter de proposer d’autres garanties à leurs assurés. C’est un des seuls produits du marché où ce sont les clients qui sollicitent la demande de contact. Les assureurs, sans cesse à la recherche de nouveaux moyens pour garder la relation avec leurs assurés ne peuvent pas se permettre de louper cette occasion. Ils doivent la transfomer ! », conclut le responsable d’Allianz PJ.
À voir aussi
IARD : Le groupe Vyv dresse un premier bilan "positif"
Protection juridique : CFDP lance un service basé sur ChatGPT
Médiation de l'assurance : Les sommes obtenues en justice au titre des frais et dépens reviennent d’abord à l’assuré
Nomination : Laurence du Fau de Lamothe évolue chez CFDP