Crédit Mutuel Arkéa : Les revenus de l'assurance en berne

Au premier semestre 2022, Crédit Mutuel Arkéa a gonflé ses portefeuilles d'assurance. Mais sous l'effet de la sinistralité et des marchés, les revenus sur ce segment se sont contractés.

Sur les six premiers mois de l'année, le Crédit Mutuel Arkéa a accueilli 22.000 nouveaux clients sur son périmètre assurance. Les primes acquises tous segments confondus grimpent, elles, de 3,6% à 233M d'euros, dont 171M d'euros pour l'assurance de biens et 61M d'euros pour l'assurance de personnes.

Pour autant, cette croissance s'accompagne d'un recul des revenus dégagés sur le segment assurance du bancassureur. Ils chutent de 21% à 304M d'euros, contre 369M d'euros au premier semestre 2021. Le groupe explique cette érosion par « une évolution défavorable des marchés financiers pour l’assurance-vie, couplée à une hausse des sinistres sur les biens provoquée par les événements climatiques exceptionnels de juin 2022 ». Selon France Assureurs, les intempéries des mois de mai et juin coûteraient en effet quelque 3,9Mds d'euros pour le secteur, soit déjà plus que la moyenne annuelle du coût des Cat' Nat' ces 5 dernières années.

L'impact des marchés financiers touche directement l'encours en épargne assurance de Crédit Mutuel Arkéa. Il se contracte de 0,8Md d'euros à 48,7Mds d'euros. Pourtant, la collecte nette progresse de 13% sur un an à 0,9Md d'euros.

L'assurance est la seule activité dont les revenus baissent sur ce premier semestre. Car le groupe bancaire affiche des performances record avec un niveau de revenus de 1.343M d'euros, en hausse de 9,7% par rapport au six premiers mois de l'année 2021.

Vers une normalisation des relations avec la CNCM

Au-delà des aspects financiers, l'été fut également marqué par la reprise des discussions entre Crédit Mutuel Arkéa (CMA) et la Confédération Nationale du Crédit Mutuel (CNCM). En conflit depuis une dizaine d'années, les deux entités ont entamé un nouveau round de négociations. Elles s'articulent autour de la mise en place d'une réforme de la gouvernance de la CNCM. Elle offrirait plus d'autonomie à ses différents adhérents dont fait partie le CMA. Chacune bénéficierait d'un droit de veto et d'un poste de vice-président délégué.

« C’est parce que nous souhaitons pouvoir continuer à présenter des résultats et un engagement pour la société de cette nature que nous sommes très fortement attachés à la préservation de notre autonomie et de notre liberté d’entreprendre, qui sont la condition même de notre performance globale et de notre modèle », rappelle d'ailleurs Julien Carmona, président du Crédit Mutuel Arkéa