Prévoyance : La prise en charge des arrêts de travail sur la table

mercredi 5 septembre 2018
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Le projet du gouvernement de faire payer les entreprises pour les indemnités journalières suite à un arrêt de travail de leurs salariés ne séduit pas les partenaires sociaux. Une mission a été confiée à l'Igas.

Le gouvernement a demandé aux partenaires sociaux de trouver une solution à la dérive sur les arrêts de travail. Le Premier ministre Edouard Philippe a rappelé que « en trois ans, le nombre de journées indemnisées est passé de 11 à 12 par an dans le privé".  Le projet du gouvernement consiste à  faire payer aux employeurs les indemnités journalières entre le 4e et le 7e jour d'arrêt maladie pour les arrêts de moins de 8 jours. Il a confié une mission à l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur ce sujet.

Ce transfert de financement de la Sécu aux entreprises ne séduit pas les partenaires sociaux. Le Medef a été reçu jeudi 30 août par Edouard Philippe, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, et la ministre du Travail Muriel Pénicaud. Les représentants du patronat ont exprimé leur forte opposition au projet du gouvernement. Ils estiment que l'employeur subit déjà l'absence du salarié en arrêt et que la prise en charge de ses indemnités journalières représente une double peine pour l'entreprise. Selon un membre du Medef, il faudrait plutôt responsabiliser les médecins et les salariés.

Coté salariés, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a déclaré au journal Le Monde son opposition à l'instauration d'un jour de carence supplémentaire pour financer les arrêts de travail. « Personne ne dira qu’il n’y a jamais eu d’abus, mais tout le monde sait que c’est [la hausse des arrêts maladie] un effet du vieillissement de la population salariée, du report de l’âge à la retraite, de l’intensification du travail. Cela se traite par l’amélioration de la qualité de vie au travail et non par une logique de sanctions », a-t-il déclaré.

Le rapport Lecocq présenté fin août préconise une amélioration de la prévention au travail. Du côté des groupes de protection sociale, un grand acteur de la prévoyance collective pense que faire payer les entreprises n'est pas une mauvaise idée. « Une bonne partie des arrêts de travail est provoquée par les conditions de travail. La prise en charge des arrêts de travail par les entreprises motiverait les employeurs pour organiser de vraies actions de prévention au travail », commente-t-il.

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