Punaises de lit : La Mairie de Paris interpelle les assureurs
La Mairie de Paris souhaite « engager le dialogue avec les assureurs » afin d’intégrer l’infestation aux punaises de lit dans les contrats d’assurance habitation.
Emmanuel Grégoire, premier adjoint socialiste à la Mairie de Paris, a tiré la sonnette d’alarme le 29 septembre sur France Info. Les punaises de lit infectent de nombreuses habitations privées de la capitale, mais également des espaces publics, des cinémas ou des métros.
L’élu municipal a demandé à l’État d’organiser rapidement des « assises de la lutte contre les nuisibles ». Il demande par ailleurs aux assureurs d'intégrer le risque d’infestation dans les contrats d’assurance habitation. Pourtant, cette décision ne relève pas des pouvoirs publics.
Friday et Luko, des précurseurs
Le traitement contre les punaises de lit peut être long (trois mois en moyenne), contraignant, onéreux et psychologiquement pénible pour les personnes concernées. Quand les victimes font appel à une entreprise de traitement, le délai est réduit à un mois pour 50% des victimes.
Aujourd’hui, l’assurtech Badbugs.fr, en partenariat avec IMA propose une assurance dédiée contre les punaises de lit au prix de 2 euros par mois. Elle couvre jusqu'à 500 euros des frais de traitement. Le spécialiste de la lutte contre les nuisibles est en discussion avec plusieurs acteurs de l’assurance dommages pour intégrer une garantie nuisibles dans les contrats MRH.
A ce stade, cependant, aucun grand acteur du marché ne propose cette couverture. Seulement les start-up Friday et Luko proposent en option une couverture contre les nuisibles, avec un nombre limité d’interventions et une prise en charge plafonnée à 300 euros par intervention.
« C’est un problème épidémiologique. Le meilleur moyen de limiter le risque est d’ajouter une garantie contre les punaises de lit dans les contrats habitation, quitte à augmenter le montant de la cotisation. Souvent les propriétaires et les locataires se renvoient la balle. Le principal point de friction, comme les gens n’ont pas les moyens de traiter, est la période de latence pendant laquelle les personnes touchées continuent à contaminer. Si demain c’était intégré dans les assurances habitation, la réaction serait plus rapide et le risque baisserait. Malheureusement, à ce stade, aucun grand acteur n’intègre cette couverture. Avec la pression des pouvoirs publics, je pense que les choses vont bouger. Si un assureur franchit les pas, les autres le suivront », déclare Nicolas Roux de Bézieux, fondateur de Badbugs.fr.
L’entrepreneur affirme que sur les deux derniers mois, le nombre de souscriptions mensuelles à sa couverture punaises de lit a été multiplié par 80. « Il y a une véritable appétence, avec beaucoup de multi-propriétaires qui couvrent plusieurs appartements », ajoute Nicolas Roux de Bézieux.
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