Chaque année, les nombreux fonds et fondations lancent ou renouvellent des appels à projets et appels à candidature pour que leurs soient présentés des dossiers qu’ils sélectionneront pour leur attribuer des prix, des bourses, et des aides financières. Dans le cas des fondations des groupes de protection sociale (GPS), certaines fonctionnent ainsi, mais ce n’est vraiment pas le cas général.
Ainsi, si la Fondation Apicil attribue une part significative de ses fonds sur ce mode, et lance régulièrement des appels à projets pour encourager des initiatives, elle ne représente pas la majorité. D’une manière générale, appel à projets ou pas, le travail des deux permanentes vise en grande partie à faire connaître la fondation et ses objectifs, et à inciter à présenter des dossiers à financer.
Selon son rapport annuel 2015, la Fondation Apicil s’est ainsi vu soumettre pendant l’année 272 projets, et 75 ont bénéficié d’une aide financière - quatre fois par an, le conseil d’administration sélectionne les projets déjà retenus par le conseil scientifique et attribue les aides, très majoritairement comprises entre 7 000 et 30 000 euros -, pour un montant global de 900.000 euros, dont 150.000 euros pour l’appel à projets.
Pour Nathalie Aulnette, directrice de la Fondation Apicil, il s’agit en quelque sorte d’un rôle « d’amorçage ». La subvention ou la bourse va permettre de démarrer et va aussi constituer une caution - la fondation Apicil est reconnue d’utilité publique – amenant d’autres sponsors à financer le projet.
Les autres fondations des GPS fonctionnent différemment. La Fondation Ocirp, qui se préoccupe des orphelins, partage ses actions, lance des appels à projets et finance de nombreuses initiatives de terrain, mais finance aussi intégralement les recherches d’un sociologue autour des orphelins.
A l’Ircem, le parti pris de la jeune structure (créée en 2014) qui est aussi une de celles qui a le moins de moyens (300.000 euros par an), est de déléguer. Pas d’équipe permanente, pas de conseil scientifique, pas d’appel à projets. Le conseil d’administration a délégué à un de ses membres la recherche des projets à financer, autour des aidants des personnes atteintes de la Maladie de Parkinson et des maladies rares chez les enfants. La dotation annuelle est dépensée en deux subventions, l’une à l’association France Parkinson et une autre à la Fondation Maladies Rares.
La fondation Carcept ne lance pas d’appels à projets et établit des partenariats avec des structures en lien avec le secteur d’activité de ses financeurs, les institutions de prévoyance du transport. « Quand le groupe Klesia s’est constitué, la branche transport qui était déjà très engagée sur le plan santé sécurité prévention au travail s'est structurée au sein du groupe pour aller plus loin. La fondation a pour fonction de prolonger dans le domaine de l’intérêt général les actions initiées par les institutions du transport au bénéfice des assurés. Elle renforce la démarche affinitaire dans le champ de la prévention », explique Emilie Delpit, directrice prospective et innovation sociale chez Klésia.
D’autres fondations financent surtout études et observatoires en lien avec les objectifs plutôt que des actions de terrain. C’est typiquement le cas de la Fondation Médéric Alzheimer qui produit études, recherches et ouvrages grâce à son équipe étoffée, et qui utilise donc directement la majorité de ses ressources.
C’est aussi le cas de l’autre Fondation du Groupe, Handicap Malakoff Médéric. « Nous n’avons organisé qu’un appel à projets, sur le sujet spécifique de l’accès aux soins pour les personnes handicapées. En règle générale, notre connaissance du sujet et le fait de travailler avec des réseaux et associations comme la Fegapei, avec laquelle je collaborais déjà avant de rejoindre la fondation, suffit à identifier des projets qui pourraient bénéficier de notre soutien financier », souligne Marie-Lucille Calmettes.
« Sur la question de l’accès à l’emploi des personnes handicapées, nous avons d’abord créé un observatoire, qui a réalisé une enquête auprès des entreprises et des personnes handicapées. Maintenant nous sensibilisons les entreprises aux dispositifs disponibles et les accompagnons dans leur mise en œuvre », ajoute cette dernière.
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